L’Académie française, ce machin anachronique, reçoit aujourd’hui le rapport d’un groupe de travail présidé par Gabriel de Broglie sur « l’utilisation du féminin pour les noms de métiers et de fonctions ». Mieux vaut tard que jamais quand l’usage a devancé les prétendus Immortels.

Doctoresse, infirmière, informaticienne, magistrate et bien d’autres n’ont pas attendu l’imprimatur du dictionnaire de l’Académie pour entrer dans le langage courant. Histoire de montrer que le français est une langue vivante. N’en déplaise à Hélène Carrère d’Encausse qui interdisait qu’on l’appelle Madame la secrétaire perpétuelle.

L’Humanité d’aujourd’hui publie aujourd’hui un article fort intéressant qui rappelle fort opportunément que « jusqu’à la Renaissance, le français prend en compte la forme féminine de nombreuses professions. Des termes, qui font bondir certains aujourd’hui comme ‘’autrice’’ existaient au Moyen Âge, au même titre que ‘‘actrice’’. »

Et l’auteur de l’article rappelle, toujours fort opportunément, que c’est le très réactionnaire Richelieu qui a figé notre langue pour asseoir le pouvoir absolu du roi en masculinisant les métiers et professions.

Si les académiciens adoptent le rapport qui leur est soumis, ils n’auront que quelques siècles de retard sur les pratiques. Mais ce sera une victoire, symbolique certes mais réelle, dans la marche vers l’égalité femme-homme.