Condamnés au couvre-feu ! Oui, comme en temps de guerre. Emmanuel Macron veut vraiment nous convaincre que nous sommes en guerre. Il le dit et le répète et il a persuadé ses ministres, qui, comme des perroquets rabâchent « Nous sommes en guerre ; nous sommes en guerre… ». L’ennemi est invisible ; c’est un coronavirus. Il est sournois et pernicieux. A quand le retour des affiches sur cet ennemi qui nous écoute comme en 1939 ?

Et voilà que la guerre s’est étendue à un autre ennemi ; l’islam dont ils disent, sans discernement, qu’il est radical.

L’état d’urgence est décrété. Nous sommes donc réellement en guerre. Assignés à résidence la nuit, mais surtout pas exemptés d’aller au travail, à l’école, à l’université et à s’entasser dans des transports en commun dont ils nous disent que l’ennemi coronavirus n’y mène pas la guerre…

Le petit peuple souffre, comme dans toutes les guerres, à force de restrictions comme en 1940.

Les longues soirées sont propices à la lecture, la bonne lecture, celle qui permet en se frottant aux grands écrivains de s’élever, de réfléchir et de ne pas sombrer dans un accablement mortel.

Entre deux romans contemporains, entre quelques essais d’actualité, je me suis replongé dans l’œuvre de Dostoïevski, l’écrivain de la misère et de la pauvreté, qui nous a laissé des œuvres sublimes et le goût de la lutte.

Dans Crime et châtiment, dont on pourrait tirer des centaines de citations, j’en ai relevé une qui, hélas, a traversé les siècles et qui est encore d’une brûlante actualité, une réflexion de Semion Zakharovitch Marmeladov, le mari de Katerina Inanovna et le père de Sonia la jeune fille qui se prostitue pour subvenir aux besoins de la famille :

« Dans la pauvreté, vous conservez encore la noblesse de vos sentiments innés, mais, dans la misère, jamais, personne. Dans la misère, on vous chasse, ce n’est même pas un coup de bâton, c’est, zou, d’un coup de balai, loin de la compagnie des hommes. »

Aujourd’hui, des millions de citoyens sombrent dans la pauvreté, d’autres, déjà pauvres, dans la misère et on ne veut pas les voir. Ils ne survivent que grâce aux aides d’associations, de bénévoles, quand les riches sont de plus en plus riches.

Dostoïevski a écrit Crime et châtiment en 1866, il y a plus de 150 ans, dans un état asservi par le tsar Nicolas 1er, qui le fera condamner à mort avant de l’envoyer dans un bagne en Sibérie pendant cinq ans.

Qui osera écrire le Crime et châtiment d’aujourd’hui ? Assurément ce ne sera ni Guillaume Musso, ni Marc Lévy, ni Michel Houellebecq, ni Bernard-Henri Lévy, … Eux considèrent le livre comme un produit et ils n’écrivent que pour gagner de l’argent ou leur gloriole personnelle, non pour dénoncer une société de plus en plus inégalitaire.