Nul, en France, ne pourra soutenir que nous visons dans une démocratie par le peuple et pour le peuple avec un président qui se revendique du pouvoir dit vertical.

Nul, ici, ne pourra soutenir que notre organisation sociale est égalitaire quand les riches sont de plus en plus riches et que le nombre de pauvres s’accroît chaque année ; le nombre de ceux pour qui la notion de bonheur n’existe qu’en rêve s’étend par manque de travail, par rejet par l’autre.

Nul, dans ce pays, ne pourra soutenir que les citoyens sont égaux devant l’impôt.

Le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple n’est qu’une utopie. Lointaine ? Sans doute.

Il est vrai que nous ne sommes pas en démocratie quand le pouvoir économique et financier échappe au plus grand nombre.

Ce pouvoir n’est pas démocratique quand il est devenu inaccessible, sacrifie l’intérêt général à ses intérêts particuliers et à ses intérêts de classe.

Quand le peuple découvre que sa naïveté a été trompée et tente de se rebeller, quand ce peuple commence à voir clair, le pouvoir économique contre-attaque et ment en prétendant que le marché est la seule solution pour régler tous les problèmes du quotidien. La simple justice sociale serait pour demain, il suffirait d’un peu de patience.

Par dépit, les citoyens qui veulent échapper à leur triste vie de misère réagissent dans le désordre. Que penser des gilets jaunes qui ont agrégé de vrais miséreux qui survivent avec un revenu en dessous du seuil de pauvreté, mais aussi des ‘’beaufs’’ qui malmènent les homosexuels et livrent des réfugiés à la police, qui dénoncent une taxe sans parler des inégalités honteuses devant l’impôt, des salaires indécents des patrons du CAC 40 et des cadeaux du CICE déversés dans les caisses des riches multinationales.

La confusion est totale dans cette révolte. Mais la confusion ne s’explique pas seulement par les récupérations des Le Pen, Dupont-Aignan et autres Wauquiez. Elle est l’expression de l’effacement de cette gauche qui, hier encore, agrégeait le peuple de ceux qui n’ont rien et imposait aux riches la Sécurité sociale, les comités d’entreprise, les congés payés, les 35 heures, le SMIC, la retraite à 60 ans, les crèches, etc.

Laissera-t-on encore longtemps les ‘’gilets jaunes’’ remplir ce vide de représentation des laissés-pour-compte du marché ?