Ni Emmanuel Macron, ni aucun membre de son gouvernement, personne donc au plus haut niveau de l’Etat n’a condamné le fasciste Matteo Salvini, qui a osé faire arrêter la capitaine Carola Rackete du Sea-Watch 3, cette courageuse militante humanitaire qui a sauvé une quarantaine de réfugiés de la mort en Méditerranée.

La juge Alessandra Vella, du tribunal d’Agrigente, a été plus courageuse que nos éminents dirigeants en faisant libérer Carola.

Les mêmes politiciens ont été également muets après le bombardement d’un camp de réfugiés en Libye qui a provoqué la mort de dizaines de pauvres hères (enfants et adultes) fuyant la misère ou la guerre ou les deux.

Emmanuel Macron, tout sourire dehors, était préoccupé par plus important, la répartition des rôles au sein de l’UE et il paradait à Bruxelles, se félicitant de l’accord franco-allemand qui a permis de sortir du ridicule en distribuant les postes à des affidés, dont les antécédents sont loin d’être glorieux.

Christine Lagarde à la tête de la Banque centrale ? Tous les commentateurs sont tombés d’accord pour constater qu’elle n’est ni experte en politique monétaire, ni une économiste. Son seul mérite est d’avoir été la patronne d’un cabinet d’avocats américain et directrice du FMI. On a évité de trop parler de sa condamnation pour ‘’négligence’’ par la cour de justice de la République dans l’affaire d’un cadeau de 403 millions d’euros à Tapie, qualifié de détournement de fonds publics. Mais son passé d’avocate d’affaires a paraît-il ravi les marchés, écrit le quotidien économique La Tribune, et rassuré les investisseurs. Le président des riches sait reconnaître les mérites de ses semblables et les multinationales l’en félicitent.

Un économiste, Nicolas Bouzou, invité permanent de tous les grands médias, s’est extasié devant Pujadas sur LCI : « C’est une nomination formidable. » 

Aussitôt le bandeau de l’émission ‘’Parti-pris’’ a traduit l’extase générale des intervenants sur le plateau par un ‘’Lagarde superstar’’. En toute simplicité.

Macron est vraiment un génie, on l’ignore trop souvent ; il aurait également réussi à faire élire Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne. Quelle autorité ! Il aurait imposé ses choix à tous et même à Angela Merkel.

Ursula von der Leyen, issue de la noblesse allemande, a subjugué le président français au salon du Bourget, paraît-il. En revanche, sa candidate fait moins l’unanimité outre-Rhin. Elle serait empêtrée dans de sordides affaires de contrats passés sans appel d’offres et critiquée pour son manque d’attention dans l’infiltration de néo-nazis dans l’armée.

Les casseroles traînées par Lagarde et von der Leyen ? Les affaires d’abord et avec les deux grandes bourgeoises aux manettes, on pourra continuer en toute impunité à pratiquer l’optimisation fiscale, bref à travailler pour les dividendes, sans risque.

L’Union européenne, de son côté, pourra continuer à signer des accords comme le CETA avec le Canada et avec le Mercosur en toute tranquillité. Et Macron pourra s’y rallier, malgré ses dénégations mensongères.

Bref, le monde des affaires est tout sourire et le champagne doit couler à flot dans les réunions des conseils d’administration.

Et pendant ce temps-là, les fascistes se frottent les mains, eux aussi, et comptent les bulletins de vote que nos brillants stratèges leur permettent d’engranger.