Quand la présidente de la région des Pays de Loire, Christelle Morançais, décide, seule, de raboter le budget culture ; quand Rachida Dati assiste au dépeçage de l’enveloppe 2025 de son ministère sans protester, quand le département du Nord décide de ne plus subventionner le dispositif Collège au cinéma, il y a des communes et d’autres territoires qui continuent à ‘’faire culture’’.
Soyons honnête, ceux qui font de la culture une cause essentielle de la formation du citoyen se réclament essentiellement de la gauche. La droite, elle, considère la culture comme un supplément d’âme dont on peut aisément se passer. L’argument est d’une bêtise incommensurable ; c’est l’argument avancé pour offrir aux populations du divertissement, rien que du divertissement, dont on sort sans interrogation ; un choix idéologique.
J’ai pu voir, entrée gratuite comme d’habitude, une formidable exposition de quatre artistes menant des projets à partir de la photo, abordant intelligemment des sujets de société sous un titre commun, les Impliqués.
Ces quatre-là, deux femmes, Tina Merandon et Aurore Valade, et deux hommes, Aurélien David et Thibault Laget-Ro, sont effectivement impliqués et partagent un même regard sur notre monde. La plaquette de présentation note que « dans leurs œuvres, une relation privilégiée est envisagée entre art et démocratie, établissant dialogues, espaces de résistances, confrontations et réconciliations. »
On reste ébahi devant l’acte de création de chacun, original, fort, dans lequel la couleur est omniprésente.
Autant dire que leurs démarches ont tout pour inquiéter les réactionnaires bien-pensants. Mais c’est leurs démarches qui ont incité, au contraire, la commune de Guyancourt (Yvelines) à appeler sa population et notamment les enfants des établissements scolaires à venir s’y confronter et à dialoguer avec chacun des artistes.
La culture est aussi un combat ; il est réconfortant de voir que certains élus ne l’ont pas oublié.
Allons, tant qu’il y a de telles expositions et d’artistes pour interroger le monde, tout n’est pas perdu !