Bolsonaro et la déforestation de l’Amazonie, Erdogan et l’envahissement de la Libye, Johnson et le Brexit, Kim Jong Un et la fin du moratoire sur les essais nucléaires, Macron et le scandale BlackRock, Netanyahou et son immunité parlementaire, Trump et l’assassinat du général iranien Soleimani : l’année 2020 ressemble à s’y méprendre à la précédente.

Les desseins des sept dirigeants de présumées grandes nations plongent le monde dans les plus grandes incertitudes et font douter des bienfaits de la démocratie.

Les voyous du pouvoir personnel ci-dessus (le pouvoir vertical, disent-ils) ont été élus à l’issue d’un processus supposé démocratique ; les pourfendeurs des conquis sociaux et les hommes liges de la finance mondialisée n’ont pas caché leur programme électoral. Les citoyens ont pu choisir et ce sont ces menteurs qu’ils ont préférés à d’autres candidats.

Ces citoyens-là sont intelligents ; alors pourquoi ont-ils élu des hommes (on relèvera qu’il n’y a pas de femme dans la liste épouvantable) qui vont leur pourrir la vie et, pour certains d’entre eux, la leur faire perdre ?

La situation est d’ailleurs paradoxale avec de puissants mouvements de contestation de leurs politiques !

Tous ont attenté et attentent aux libertés fondamentales, mais ils l’avaient annoncé. Tous ont bénéficié des largesses des groupes industriels mondialisés pour mener campagne et de leur proximité avec les médias écrits et audiovisuels pour vanter leurs immenses mérites, certes, mais il n’y a rien de nouveau en la matière et les peuples ont su parfois s’en défaire.

Alors, quoi ?

Ils n’ont pas usurpé leur pouvoir, même s’ils en font un usage immodéré. Ils se retranchent derrière le peuple souverain pour justifier leurs choix funestes. Leurs peuples ont une parfaite connaissance de l’acte électoral et ils connaissent désormais toutes les pratiques mises en œuvre pour les tromper. La démocratie a même institué des contrôles pour rassurer sur d’éventuels manquements.

Le pouvoir de dissimulation de ces dirigeants a réussi à tromper les citoyens ou à les attirer vers eux plutôt que vers leurs adversaires.

Stéphane Hessel avait appelé les Français à s’indigner ; il s’avère que l’indignation est insuffisante. Face à un adversaire dissimulateur et menteur, il faut aujourd’hui s’engager, pleinement, totalement, les yeux (et les oreilles) ouverts pour glisser les bons bulletins de vote dans l’urne et rétablir une démocratie authentique.