Les Jeux olympiques de Paris occupent tout l’espace médiatique. Aucun détail ne doit nous échapper. Ou presque.

Oui, presque, seulement. Car certains ‘’détails’’ sont passés sous silence. Comme la mort d’Amara Dioumassy, 51 ans, père de 12 enfants, mort au travail sur le chantier du bassin d’Austerlitz le 16 juin 2023. L’une des victimes des chantiers des Jeux olympiques ; le bassin d’Austerlitz est censé rendre l’eau de la Seine suffisamment propre pour permettre certaines épreuves.

Le collectif « éco-syndicaliste écrit : « La mort d’Amara est une mort modeste qui contraste avec les Jeux olympiques grandioses ». Les médias ne veulent pas gâcher la fête.

Si la Charte sociale imposée par les organisations françaises a permis de diviser par 4 le nombre d’accidents du travail, Amara Dioumassy, lui, est la victime de trop des chantiers : heurté par un camion dépourvu de bip de recul, sans ‘’homme-trafic’’ pour guider le chauffeur, sans marquage au sol du sens de la circulation, etc., le malheureux a subi les manquements à la sécurité de l’employeur.

Ses camarades lui ont rendu hommage le 27 avril pour qu’il ne soit pas oublié ; l’employeur, filiale de Veolia, fait traîner les procédures avant d’indemniser la famille.

Les Jeux seront peut-être une grande fête (nous n’en sommes pas si sûr), mais pas pour les orphelins.

Les camarades d’Amara Dioumassy lui ont rendu hommage, mais plus encore, ils dénoncent ce qui se passe chaque jour en France :

« Deux morts par jour, des dizaines d’accidents graves, des milliers de vies brisées par les produits toxiques, l’usure physique, les violences psychologiques sont causées par l’exploitation capitaliste du travail. Les responsables sont rarement inquiétés. Au contraire, le gouvernement brutalise nos droits pour user davantage les corps et les esprits, de la réforme du lycée professionnel à la réforme des retraites, en passant par celle de l’assurance chômage. La santé et la sécurité des travailleurs sont une priorité du combat syndical. Mais si ce drame nous rappelle la nécessité absolue de concevoir un autre rapport au travail, qui serait fondé non sur le sang mais sur le soin du travailleur, de son temps libre, du bien commun, l’histoire d’Amara nous invite aussi à réfléchir à l’ensemble des processus de dominations à l’œuvre. »

La mort au travail n’est pas, n’est plus acceptable.