Dans un document de 60 pages, consacré aux « Enjeux éthiques du vieillissement », le Comité consultatif national d’éthique dénonce le sort réservé aux personnes âgées. Le constat est sévère ; les auteurs parlent de ghettoïsation, de situations indignes, d’exclusion.

Dans une société où il faut être rentable, on ne veut surtout plus voir les anciens, ceux qui, pourtant, ont créé les richesses toute leur vie. 

Les vieux sont vieux, et alors ?

Alors ? On les parque, souvent contre leur gré, dans des mouroirs dans lesquels ils avaient souhaité ne pas finir leurs jours. Le libéralisme ne veut pas les voir, ne peut pas les voir. Au prétexte qu’ils sont vieux et improductifs, on les humilie.

Cette atteinte à la dignité de la personne est le signe de l’état actuel d’inhumanité dans lequel nous nous sommes enfoncés.

Les vieux sont vieux et après ? Les jeunes aussi seront vieux, comme les vieux ont été jeunes.

Curieuse philosophie de vie que d’exclure les vieux du quotidien de la cité…

Le libéralisme, aveuglé par les dividendes, par l’individualisme, en arrive à vouloir ignorer les vieux comme il ignore les réfugiés à la recherche d’un Paradis imaginaire promis aux seuls riches et aux seuls productifs et, demain, aux seuls citoyens bien portants.

Combien de morts, jeunes et vieux, faudra-t-il pour réveiller les consciences ? Pour sortir de cet aveuglement secrété par le libéralisme ?

Sachons écouter le cri des vieux !