Mme Charline Avenel a été rectrice de l’académie de Versailles de 2018 au 13 juillet 2023. Elle est donc signataire de la lettre scandaleuse adressée aux parents de l’adolescent du lycée professionnel de Poissy qui s’est suicidé le 5 septembre dernier.
La rectrice prétend aujourd’hui ne pas avoir été au courant de la lettre, avançant qu’elle était en congés. L’enquête se penchera sur la question ; il est impossible d’en dire plus, sinon que la réaction a été tardive et convenue.
L’épisode permet de rappeler que la carrière de l’ex-rectrice a posé de nombreuses questions. De sa nomination à son départ de l’éducation nationale.
Christine Avenel a partagé les bancs de l’ENA avec Emmanuel Macron. Il ne l’a pas oublié, à tel point qu’il a modifié les règles d’entrée dans la fonction de recteur pour la nommer à la tête de la première académie de France, alors qu’elle ne remplissait pas les conditions. C’est-à-dire justifier de dix ans d’expérience dans l’éducation, ou de trois ans comme directeur d’administration centrale et, surtout, être habilité à diriger des recherches.
Merci Emmanuel ! Un cadeau comme celui-là ne s’oublie pas.
Bref, Charline Avenel n’avait aucune compétence sinon une proximité avec le président de la République et d’avoir été conseillère de Valérie Pécresse, de Laurent Wauquiez et du patron de Sciences Po. Un tel parcours, ça aide.
En outre, son passage au rectorat de Versailles a été jalonné de quelques scandales liés au port du voile par trois mères de famille de Clamart pendant une sortie scolaire ou à l’assassinat de Samuel Paty.
Aujourd’hui, elle a quitté la haute fonction publique pour pantoufler dans le plus grand groupe d’enseignement supérieur privé, le groupe Ionis, sans doute plus lucratif. Plusieurs questions de conflits d’intérêts ont été soulevées à ce propos. Les critiques ont été acerbes (mais justifiées).
Bref, à 45 ans, Charline Avenel a su profiter de toutes ses proximités et les utiliser pour son seul profit.
Son parcours ressemble à celui d’autres fonctionnaires issus de la bonne bourgeoisie, dans une République qui ressemble de plus en plus à une république bananière.