La mort annoncée n’est pas celle de Michel Barnier, mais celle d’Emmanuel Macron et de son système. En sept ans de présidence, il a précipité la France dans le chaos : sa dette est abyssale, ceux qui ne devaient plus dormir dans la rue sont de plus en plus nombreux, les plans de licenciements se multiplient (alors qu’il prétend réindustrialiser le pays), les acquis sociaux sont en lambeaux, le système de santé publique est moribond, la recherche en berne, l’éducation nationale additionne les réductions d’effectifs, les taxis sont en colère, les agriculteurs aussi. Etc.
Bref, tout fout le camp. Et la colère gronde.
L’éminent énarque, imbu de sa personne, est, lui, droit dans ses bottes et il continue à s’admirer et à admirer son action. Comme Narcisse, il est devenu amoureux de son image ; celle que lui reflète son ex-professeur devenue son épouse, son Ernestine. Couple tragique, sourd à ce qui se passe dans le pays.
Sourd aussi à l’installation du RN comme arbitre des débats politiques alors qu’il n’a cessé de proclamer tout faire pour l’affaiblir.
Son entourage (et lui-même) crie au scandale après le vote de la censure de ‘’son’’ gouvernement ; il dénonce le chaos dans lequel ceux qui ont osé voter le renvoi de Barnier ont plongé le pays, en omettant de rappeler que c’est lui qui a dissout l’Assemblée nationale et refusé de nommer un premier ministre de gauche.
Devant autant de gâchis, on ne peut s’empêcher de penser que l’ENA n’est pas l’école d’excellence qu’on vante dans les beaux quartiers.
Enfin, ceux qui crient au loup ont-ils pris le temps de regarder le cours de la bourse (qui ne s’est pas effondrée contrairement aux affirmations de la droite) avant de se répandre dans les médias ? Ils auraient dû écouter les analystes, qui, pour une fois, ne disent pas des âneries : « Les actifs français ont été tellement dégradés qu’il y a aussi une chasse aux bonnes affaires. Cela reste une réaction de très court terme à interpréter de manière prudente. Il y a de rares moments où la réaction du marché aux nouvelles laisse perplexe. Aujourd’hui et cette semaine est l’un d’entre eux ».
La France est en plein chaos, depuis plus longtemps que cette folle journée du 4 décembre 2024. En revanche, les grands groupes se portent bien et leurs actions aussi, et c’est leur politique économique qui est sanctionnée. Comme celle de Macron, à leur écoute quand le peuple est méprisé.
S’il y a une mort annoncée, c’est celle d’un système à bout de souffle où seuls les dividendes comptent. Quand les citoyens en auront suffisamment pris conscience (cela demandera encore des années), ils célébreront les obsèques du capitalisme. Ce ne sera pas à Notre-Dame, ni en présence de Trump, Musk ou Macron. La cérémonie sera une grande fête, joyeuse, bariolée, chantante, dansante ; l’aube d’une nouvelle ère.