Qui croire ? Le président de la République qui déclarait à Abidjan : « Trop souvent aujourd’hui la France est perçue » comme ayant « un regard d’hégémonie et des oripeaux d’un colonialisme qui a été une erreur profonde, une faute de la République » ou Emmanuel Macron qui, au lendemain du troisième référendum en Nouvelle-Calédonie, dit, dans une intervention télévisée pour commenter un résultat trompeur (43,9 % des habitants seulement ont voté) : « Les Calédoniennes et les Calédoniens ont choisi de rester Français. Ils l’ont décidé librement. Pour la Nation entière, ce choix est une fierté et une reconnaissance. Ce soir, la France est plus belle car la Nouvelle Calédonie a décidé d’y rester » ?
Quelle outrecuidance ! Quel mépris pour ceux qui, majoritairement, ont décidé de boycotter les urnes !
En février 2017, celui qui n’était encore qu’un candidat à l’Elysée, avait eu des mots encore plus forts qu’à Abidjan à la télévision algérienne en qualifiant le colonialisme de « crime contre l’humanité » et de « vraie barbarie ».
Aujourd’hui, le candidat à un deuxième mandat multiplie les phrases cocardières et qui fleurent bon le langage des colons ; il a parlé des « défis de cet Océan Pacifique qui fait partie intégrante de notre espace national » ou encore de la France « fière d’être votre Patrie », qui renouvelle « son engagement à vous protéger, à vous accompagner, quelles que soient les circonstances. »
La France protectrice des kanaks ? Ou des intérêts de quelques-uns ?
Emmanuel Macron, au nom de la France, a reconnu « ce qu’elle doit aux kanaks, peuple premier reconnu par l’accord de Nouméa ». De quelle liberté ose-t-il parler quand les Caldoches ont accaparé l’essentiel de toutes les richesses du Caillou ?
Ce qui était vrai en Algérie ou en Afrique sub-saharienne, ne l’est plus en Nouvelle-Calédonie ? Le colonialisme est-il un crime contre l’humanité ou pas ?