Elections, pièges à con ? La question ne se pose plus après les manipulations du général Macron, la campagne indigne et, depuis lundi matin, les suppressions d’emplois dévoilés après avoir été tus pendant la période électorale.
La suppression de 1044 emplois chez General Electric, notamment dans la branche turbines à gaz à Belfort et Bourogne, est la plus emblématique.
L’annonce a été faite par le patron de General Electric France, Hugh Bailey. Or, celui-ci est un proche de Macron. Il a été son conseiller pour l’industrie lorsqu’il était ministre de l’économie entre 2013 et 2016. Il était entré chez GE comme directeur des affaires publiques avant d’être nommé directeur général, après avoir été à la direction générale du Trésor. Bref, c’est le genre d’homme qui multiplie les allers et retours entre le public et le privé, sans vergogne.
L’annonce de plus de 1000 suppressions d’emplois différée pour cause d’élections, c’est simple comme un coup de fil !
Quelle marque de mépris pour les citoyens !
Scandaleux aussi, l’annonce de mise en redressement judiciaire du repreneur du site Whirlpool d’Amiens. Le prétendu sauveur a bénéficié d’aides de l’Etat (2,5 millions d’euros) et un an plus tard il prétend être en négociation avec des partenaires sérieux. A qui fera-t-on croire que l’Etat ignorait la situation réelle alors que les salariés l’avaient alerté.
Autre exemple significatif, l’annonce de la fusion (qui ressemble de plus en plus à une OPA) de Fiat Chrysler Automobile (FCA) avec Renault. Les rumeurs étaient persistantes, mais l’opération n’a été reprise dans les médias que lundi, moins de 24 heures après le vote des millions de citoyens européens où les deux groupes sont implantés.
Si, comme on tente de le faire croire, l’opération est bénéfique pour tous et donne naissance à un Airbus de l’automobile, pourquoi avoir attendu le lendemain des élections pour réunir les instances qui doivent se prononcer.
Les grands médias qui étaient au courant des rumeurs n’ont pas fait preuve de beaucoup d’opiniâtreté pour enquêter et dévoiler une fusion à risque, surtout pour les salariés.
Certains ont fait remarquer que « le seul joyau que pourrait trouver Renault chez Fiat s’appelle Jeep », mais ils ont évité de préciser que le groupe français avait repris le groupe américain American Motors Company (AMC), propriétaire de la marque Jeep, en 1979 et l’avait revendu à Chrysler en 1987.
Ces mouvements désordonnés et coûteux, cela s’appelle le gâchis capitaliste, dont les salariés font toujours les frais.
Anne-Sophie Lapix, au JT de France 2 mardi soir, s’est crue autorisée à déclarer : « On s’attendait à l’annonce de plans sociaux après les élections européennes et ça n’a pas tardé. »
Etonnante déclaration empreinte d’un mépris très macronien pour les salariés. Les annonces après des élections seraient-elles dans la nature des choses ? Que font les journalistes dits d’investigation pour dévoiler les plans cachés avant chaque élection, si on s’y attend.
La suppression de 1000 emplois à Belfort et la fusion FCA-Renault sont des opérations qui ne germent pas subitement dans les cerveaux des dirigeants.
On s’attendait à l’annonce de plans sociaux… On s’attend à en apprendre d’autres, sans compter ceux dont on ne parlera pas, comme, par exemple, la suppression de 30 à 40 emplois de journalistes au Figaro (tout un symbole), annoncée elle aussi lundi matin.
Le nouveau monde de Macron ressemble de plus en plus à l’ancien. En plus cynique.