Quoi qu’il en dise, Emmanuel Macron est dans la tourmente.

Après une série de démissions au gouvernement (Aurélien Rousseau), à la commission scientifique sur la parentalité, à la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, il est désavoué au sein du conseil présidentiel de la science par la chercheuse Claire Mathieu. Celle-ci, directrice de recherche au CNRS en informatique a démissionné en réaction à l’adoption de la loi Darmanin et n’a pas mâché ses mots :

« En effet, si au lieu de vous c’était l’extrême droite qui était au pouvoir, j’aurais refusé de participer à ce conseil. Or, la loi anti-immigration est une loi d’extrême droite, une loi xénophobe, d’exclusion et de repli sur soi (…) C’était une erreur de ma part que d’avoir accepté d’être dans ce conseil. »

Elle ajoutait : « Maintenant déjà il est difficile à nos jeunes chercheurs étrangers de régler leurs problèmes de visasDemain ce sera pire, et ils iront donc dans un pays plus accueillant. Cela accentuera le décrochage de la France en recherche. »

Jamais Emmanuel Macron n’avait été autant bousculé, critiqué et fui. Le climat autour de lui est de plus en plus lourd. Et lui de plus en plus isolé à l’Elysée.

Cette fronde ne l’empêche aucunement de pratiquer une politique de droite dans sa gestion quotidienne. C’est ainsi que ce même jour, l’ambassadeur de la France à Bruxelles s’est rangé aux côtés de ses homologues d’Italie, de Hongrie, de Finlande, de Grèce, de Suède pour rejeter le projet de loi du Parlement européen visant à requalifier le statut d’indépendant des travailleurs des plateformes numériques comme Uber ou Deliveroo en contrat de salarié.

Le Parlement venait tout juste de faire avancer le projet qui, selon le Monde, était présenté comme une « grande avancée sociale ».

Le ministre du travail, Olivier Dussopt (membre présumé de l’aile gauche du gouvernement) a prétexté que les requalifications auraient été trop automatiques et auraient provoqué trop de contentieux.

On mesure l’imbécilité vertigineuse de l’argument de celui qui déclarait aussi devant les sénateurs il y a quelques jours : « Quand vous allez vers une directive qui permettrait des requalifications massives, y compris de travailleurs indépendants qui tiennent à leur statut d’indépendant, nous ne pouvons pas la soutenir ».

A-t-il déjà oublié que ce sont les fameux travailleurs indépendants qui ont revendiqué un changement de statut ?

La droitisation de Macron s’étale davantage chaque jour. Mais sa contestation aussi !