Dormons sur nos deux oreilles, la loi Darmanin sur l’immigration est « le bouclier qui nous manquait » pour se défendre d’une submersion migratoire. A croire que nous sommes revenus en 732 ou 733 (on ne sait plus) à Poitiers avec Charles Martel. Il fallait bien cette loi pour nous protéger non seulement de l’immigration clandestine, mais aussi « contre ce qui nourrit le Rassemblement national ». Le texte adopté (dans quelles conditions honteuses ?), le président sans qui nous ne saurions comment vivre, l’assume et le trouve courageux.
La loi Darmanin était donc nécessaire, comme la loi réformant le système de retraites, affirme un président qui affirme tout et n’importe quoi à propos de tout, de la politique migratoire qui touche tous les pays du Nord parce que les pays du Sud ont été colonisés puis spoliés de leurs ressources, victimes de la politique économique mondialisée et du réchauffement climatique.
Ce président premier de cordée est omniscient, aussi capable de reconstruire Notre-Dame de Paris en un temps record (à confirmer, cependant) que de détruire le système de santé le plus performant du monde ou le réseau de transport ferré, le tout au profit du privé et de ses copains du CAC40 et des oligopoles.
L’ancien élève des Jésuites d’Amiens, qui ne manque aucune occasion d’aller à la messe malgré sa fonction présidentielle d’une République laïque, doit estimer que sa foi et la main compatissante de Dieu le protègent de tout, même de ses turpitudes, y compris de sa croyance selon laquelle les biens de ce monde doivent être inégalement répartis entre les premiers de cordée et les manants qui ne savent pas traverser la rue pour trouver un emploi en espérant que, un jour, la fortune les tirera de leur vie de tristesse. Emmanuel Macron vient à nouveau d’afficher un mépris de classe indécrottable.
S’il vient de plonger la France dans une grave crise politique (au profit du parti familial Le Pen) et humanitaire (demain), il s’en défend par ses mensonges.
Le programme de la future présidente est déjà écrit ? Il affirme le contraire. Emmanuel Macron tourne le dos à la France de 1789 et aux utopies trop vite entravées des Résistants du CNR ? Non, vraiment, il affirme le contraire. Avec une suffisance éclatante.
Il suffira pourtant à Marine Le Pen d’appliquer demain toutes les lois déjà votées sous le règne d’Emmanuel Macron (et celles qu’il prépare car il a affirmé qu’il va continuer) sans en rajouter. Le bilan s’annonce grandiose.
Il ne nous reste que l’espérance de voir la gauche se réunir enfin. Le peuple de France est impatient.