Notre monde est fou ; la guerre et la répression font des ravages partout. L’intolérance sévit sous tous les régimes et l’extrême droite profite de cette ambiance pour déverser son poison xénophobe dans de nombreux pays d’Europe, faisant croire aux peuples à des jours meilleurs.
On nous promet d’éradiquer la pauvreté et que plus personne ne dormira dehors depuis si longtemps que nous ne pouvons plus y croire !
Dans cette ambiance catastrophique, un rayon de soleil s’est levé du côté du Danemark, grâce à 16 jeunes joueuses de handball. L’équipe de France a remporté le championnat du monde en terre scandinave, contre les équipes dominatrices.
Elles étaient 16, donc, au talent fou, à l’intelligence collective hors norme pour battre l’équipe de Norvège présentée comme ‘’la référence’’. Mais, aujourd’hui, la référence, c’est l’équipe de France, championne olympique et du monde à trois ans d’intervalle. Aujourd’hui, il n’y a plus de doute, car cette équipe a battu les grandes norvégiennes à deux reprises au cours de la quinzaine.
Elles étaient 16, plus petites que les Norvégiennes, moins aguerries et plus jeunes (leur moyenne d’âge est de 25 ans, avec deux seules joueuses d’à peine 30, alors que les Scandinaves avaient une moyenne de 29 ans, avec 8 joueuses de plus de 30 ans).
Elles étaient 16, sans « bras monstrueux » capables de marquer des buts tout en puissance. Alors, elles ont imposé leur rapidité, leur sens de l’improvisation (une touche latine !) et, surtout, une rare intelligence collective.
C’est un régal de les voir jouer et j’ai honte pour un journaliste de L’Equipe qui avait osé dire que la France avait gagné la demi-finale parce que la Suède avait raté son match. Les joueuses pourront lui rétorquer, aujourd’hui, de façon limpide que leur intelligence avait étouffé les Suédoises, comme elle a submergé les Norvégiennes. Simple à écrire, moins à réaliser sur un terrain.
Il est difficile de donner une meilleure note à l’une ou à l’autre, mais quelle aventure pour une gamine de 20 ans, Léna Grandveau, nouvelle venue dans l’équipe et qui a marqué 5 buts en finale dont 4 dans les dernières minutes. Quelle aventure pour Pauletta Foppa, sans doute l’un des meilleurs pivots au monde, et qui, à 22 ans, peut exhiber un riche palmarès : championne d’Europe en 2018, championnat olympique en 2021 et championne du monde en 2023. Quelle aventure pour Laura Glauser, sacrée meilleure gardienne de but du championnat, après avoir connu bien des problèmes dans la vie. Mais il faudrait les citer toutes, y compris le sélectionneur Olivier Krumbholz qui peut prétendre afficher le plus beau palmarès de tous les sélectionneurs français.
L’équipe de France féminine de handball apporte un peu de fraîcheur dans le sport national, loin du sport business, loin des milliards que draîne le football, loin de toute exposition médiatique (honte à TF1 qui n’a pas cru bon retransmettre la finale entièrement, renvoyant le téléspectateur sur TMC).
Certes, ce n’est que du sport, mais que cela fait du bien de voir des femmes jeunes, intelligentes nous faire croire encore à l’humanité.