Quand Emmanuel Macron reçoit des hôtes de marque, c’est à Versailles qu’il le fait. Il y a convié une centaine les grands patrons des plus grands groupes de la planète des multinationales pour, nous dit L’Expansion,« leur vendre la destination France ».

Il fallait bien les ors du pied à terre du roi soleil pour tenter d’épater les patrons de Goldman Sachs, McKinsey, UPS, Manpower, Coca-Cola (beaucoup d’Américains, donc), BNP Paribas, Axa ou Danone.

Et c’est une nouvelle occasion donnée au président des riches de venir se recueillir sur les terres de la royauté qui, selon lui, manque si cruellement à la France.

L’Expansion nous apprend encore que « dans l’après-midi, tous ces dirigeants rencontreront plusieurs ministres français, notamment Muriel Pénicaud (Travail) et Bruno Le Maire (Economie) qui viendront leur expliquer les réformes dans leurs domaines respectifs. Avant d’écouter dans la soirée le discours d’Emmanuel Macron. »

Nul doute que ces grands dirigeants seront séduits par les ordonnances de la loi travail ; d’ailleurs Muriel Pénicaud retrouvera son ancien patron de Danone, celui qui lui a fait un si beau cadeau pour la récompenser de son beau plan de licenciements (qui lui a permis d’offrir de beaux dividendes à ses actionnaires).

France is back.

L’expression anglo-française (très novlangue) ne plaît pas à l’écrivain et universitaire congolais Alain Mabanckou. Celui-ci vient d’ailleurs d’infliger un camouflet au président des riches à qui rien ne doit résister.

Macron lui avait proposé des travaux de réflexion sur la langue française et la francophonie.

Dans sa longue réponse, Alain Mabanckou ose donner une belle leçon au premier de cordée en lui rappelant l’origine du mot « francophonie » et en écrivant entre autres phrases ciselées :

« Qu’est-ce qui a changé de nos jours ? La francophonie est malheureusement encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies. »

Alors, si ‘’France is back’’ peut encore séduire les multinationales, la ‘’francophonie’’ de Macron ne séduit plus les Africains.