L’Australie était le pays le plus déterminé pour s’opposer aux plateformes géantes comme Google. Le gouvernement avait présenté un projet de loi forçant les géants du numérique à rémunérer les médias pour la reprise des articles de presse, photos, vidéos, etc.

Que s’est-il passé ? Le projet de loi parvenu au parlement australien, s’il oblige bien les plateformes à rémunérer les éditeurs, est différent du texte initial : il apporte une modification majeure en reconnaissant que Google leur fait bénéficier d’un lectorat supplémentaire en ligne et leur offre une valeur monétaire accrue.

L’argument n’est pas nouveau ; Google n’a pas varié de point de vue. Mais c’est la première fois qu’un gouvernement lui donne raison et admet que les GAFA offrent des avantages aux éditeurs. Et, par voie de conséquence, que ceux-ci doivent modérer leurs revendications de rémunérations.

Evidemment, Google exulte et voit désormais un accord à portée de main sur la première loi mondiale. C’est une très mauvaise nouvelle pour les éditeurs du monde entier et un vrai triomphe pour Google dont l’immense pouvoir publicitaire est validé par un gouvernement.

Cette victoire en appelle sans doute d’autres. La décision pèsera très fort dans les négociations en cours, notamment en France.

Il s’agit de la consécration du poids réel des géants du numérique dans le monde d’aujourd’hui ; leur immense fortune leur a permis de mener des campagnes de lobbying inédites par leur ampleur pour corrompre des élus plus sensibles aux arguments sonnants et trébuchants de Google qu’aux intérêts des citoyens.

Il s’agit d’une victoire du fric et des multinationales du numérique ; donc du libéralisme exacerbé.