L’Italie s’apprête à souffrir avec l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni et on ne se pose plus la question de savoir comment un peuple éclairé peut se jeter dans les bras des néo-fascistes. Nous pouvons observer comment, en France, la politique ultra-libérale et autoritaire d’un Emmanuel Macron conduit inexorablement l’électeur vers les marchands d’illusions les plus réactionnaires.

Si, en France, des électeurs perdus se justifient au motif que ‘’Le Pen, on n’a jamais essayé’’, en Italie, en revanche, le peuple a déjà essayé, avec Berlusconi (à plusieurs reprises et qui fait un nouveau retour au premier rang), avec La ligue de Matteo Salvini ou le Mouvement 5 étoiles de Bepe Grillo. Pour quel résultat ? Toujours plus de misère et d’inégalités.

Aujourd’hui, le danger est cependant encore plus grand avec Giorgia Meloni, père communiste qu’elle a renié après la séparation de ses parents, militante dès son plus jeune âge de l’Alliance nationale de Gianfranco Fini (qui a succédé au MSI, parti néo-fasciste). La future première ministre de la péninsule a été députée et vice-présidente de la Chambre des députés, ministre pour la jeunesse du gouvernement de Berlusconi de 2008 à 2011, les Italiens ne découvrent donc pas une nouvelle venue qui veut tout bousculer quand elle a participé à la situation dramatique actuelle. Ce n’est pas en s’associant avec Salvini et Berlusconi qu’elle fera une politique de progrès et de justice sociale, mais elle fait la démonstration qu’elle connaît très bien la façon dont fonctionne la politique et les manières d’atteindre le pouvoir.

Son programme aurait dû inquiéter les Italiens, en matière économique et sociale, mais plus encore en ce qui concerne la culture et la liberté d’expression. Sous le titre ‘’Culture et beauté, notre Renaissance’’, son programme réaffirme les fameuses racines chrétiennes chères à tous les ultra-nationalistes comme la « mise en valeur du Jubilé 2025 et de Rome, capitale de la chrétienté ».

La Meloni entend s’attaquer à toutes les libertés. Dans son programme, on relève entre autres cet engagement : « S’opposer à la ‘’cancel culture’’ et à l’iconoclasme qui menacent les symboles de notre identité ». Ce qui signifie que seront bannis ceux qui ne se réclament pas des idéaux de la chrétienté radicale (Les Fratelli d’Italia n’ont rien à envier aux Frères musulmans !) et ceux qui ne glorifient pas les croyances en l’Italie éternelle, berceau de la chrétienté : « Il est de notre devoir de protéger et de valoriser l’immense patrimoine dont nous sommes les héritiers. Soutenir et protéger la culture italienne, nos artistes, nos créateurs d’imagination, c’est projeter la nouvelle Renaissance italienne dans le futur. » ou encore : « Création d’un nouvel imaginaire italien aussi en promouvant, notamment dans les écoles, l’histoire des grands Italiens et les reconstitutions historiques. »

Ce discours, nous l’avons déjà entendu en France aussi et pas seulement de la bouche de Marine Le Pen ou d’Eric Ciotti, hélas.

Nous sommes avertis et nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas ou que Le Pen, on n’a jamais essayé. Mais, pour éviter d’essayer, encore faut-il que la gauche se réveille et ne se range pas derrière la personnalité du sauveur de la patrie en danger.