Les séries d’été du Monderéservent parfois de belles surprises. Ainsi Alain Badiou a été convié à clore celle sur un thème bateau, « Etre nature ».

Sa contribution aura marqué les esprits (du moins, on l’espère) des lecteurs d’un journal de plus en plus libéral tant elle est à contre-courant et en contradiction avec les intérêts de ses actionnaires.

Il est délicat sinon impossible de résumer un long texte ; j’en prendrai deux extraits, sans ajouter de commentaires :

« Je tiens toutes ces vaticinations (transhumanisme, posthumain ou animalisme)pour autant de hochets idéologiques destinés à obscurcir le péril véritable auquel l’humanité est aujourd’hui exposée, à savoir l’impasse où nous conduit le capitalisme mondialisé. C’est en réalité cette forme sociale, et elle seule, qui, la rattachant à la pure notion de profit privé, autorise l’exploitation destructrice des ressources naturelles. »

« Depuis presque deux siècles, depuis Marx en tout cas, on sait qu’il faut commencer l’âge nouveau, celui des techniques inouïes pour tous, des travaux distribués égalitairement à tous, du partage de tout, et de l’affirmation éducative du génie de tous. Que le nouveau communisme s’oppose, partout, sur toutes les questions, à la survie morbide du capitalisme, cette ‘’modernité’’ apparente d’un monde en réalité cinq fois millénaire – ce qui veut dire : vieux, trop vieux. »