Dominique Seux, l’homme lige de Bernard Arnault, a poussé un ouf de soulagement aujourd’hui dans les colonnes des Echos. Je n’invente rien, c’est le titre de son billet : « Gouvernement : un ouf de soulagement ».

Il écrit : « Le pire est évité. C’est ce que les milieux économiques peuvent logiquement se dire après la décision d’Emmanuel Macron de refuser d’installer un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon. Exit Lucie Castets. Mais surtout exit un programme qui donnait de légitimes sueurs froides aux entreprises et à ceux qui connaissent l’économie. »

On appréciera la modestie du personnage qui se range du côté de ceux qui « connaissent l’économie », ce qui lui a valu de devenir éditorialiste chaque matin sur France Inter à une heure de grande écoute.

Avec un tel connaisseur, et une telle profondeur d’analyse, les patrons (et particulièrement Bernard Arnault, le roi du luxe) respirent en observant que Macron a opposé son veto à Lucie Castets et au programme de la gauche.

Dominique Seux est soulagé ; les Français qui ont voté contre l’accession de Marine Le Pen au pouvoir le sont moins.

Macron a besoin de s’attirer la bienveillance des députés d’extrême droite pour ne pas censurer une coalition de droite (Ensemble et Républicains) et ainsi maintenir et poursuivre sa politique antisociale, austéritaire et anti-immigration. C’est-à-dire tout ce que les électeurs ont sanctionné en juillet en éliminant de nombreux sortants macronistes et autant de sortants Républicains.

Coup de force ? Coup d’état ? Peu importe le qualificatif, la situation est grave et la riposte du peuple doit être à la hauteur du déni de Macron.

Dominique Seux, soulagé par la mise à l’écart de Lucie Castets, ne dit pas un mot d’une situation qui place le Rassemblement national en arbitre. Son patron est également soulagé et s’accommode de ce flirt de la droite avec le tandem Le Pen – Bardella, couple tragique. 

Tous, de Macron à Bernard Arnault, en passant par Attal et Ciotti, Dati et Wauquiez, Xavier Bertrand et Marine Le Pen montrent leur vrai visage, celui de la France réactionnaire, prête à toutes les compromissions pour sauver le libéralisme ravageur.

Le ouf de Seux en est le symbole.