Le quotidien économique de Bernard Arnault, Les Echos, est quelque peu gêné quand une association féministe, Les Glorieuses, rappellent que les femmes travaillent gratuitement depuis le 6 novembre à 11 heures 25. Car si les petites mains des multiples entreprises du groupe LVMH témoignaient, les directions des innombrables entreprises se sentiraient-elles fautives ?
Dominique Seux, en scrupuleux gardien du dogme libéral et envoyé très spécial des Echos sur le front de l’information de service public, s’est senti obligé de traiter de ce scandale des inégalités femmes/hommes dans sa chronique quotidienne sur France Inter.
Il concède bien que l’idée est juste, mais, pour lui, il y a un mais ; à savoir que Les Glorieuses n’ont pas tout à fait raison. Argument massue pour en faire la démonstration.
L’écart des salaires des femmes avec ceux des hommes ne serait pas de 15 % comme l’affirment ces féministes dérangeantes, mais de seulement 4 % à métier et poste équivalents. En revanche, « ce qui fait monter le chiffre à 15% (presque 4 fois plus tout de même), ce sont les métiers différents qu’exercent dans la vie les hommes et les femmes. En clair, les aides-soignantes, les assistantes de direction et les caissières, métiers majoritairement féminins, sont moins bien payées que les ouvriers qualifiés et les ingénieurs. »
Dominique Seux évoque alors « l’effort à faire pour que (les femmes) aillent vers les métiers mieux payés et pour revaloriser les métiers mal payés et comme par hasard très féminisés. »
Dominique Seux n’est pas allé jusqu’à fustiger ce capitalisme libéral qui cantonne les femmes dans les métiers de secrétaires (qui font aussi le café des patrons), des aides à domicile, des aides ménagères, des caissières, etc. M. Bernard Arnault pourrait en parler longuement avec ‘’son’’ directeur de rédaction
Conclusion osée de l’éditorialiste garant de la pérennité du patriarcat : « Le péché par omission est un péché véniel, pas mortel. » Quel toupet !