Les journalistes (pas tous, mais ils sont nombreux) ont répété, répété et répété que le prochain confinement serait ‘’très serré’’, reprenant l’expression employée par le porte-parole du gouvernement, selon un élément de langage assurément fourni par les précieux conseillers du président de la République.
Donc, l’expression a fait florès.
Les journalistes qu’on savait, pour certains, de la famille des psittacidés (l’un à écharpe rouge étant même identifié comme un ara rouge), à ranger communément dans la catégorie des perroquets parleurs auxquels ont apprend à répéter quelques éléments de langage, ont usé et abusé du confinement très serré.
Qu’est-ce qu’un confinement très serré ? Nul ne s’est aventuré à l’expliquer, faute de s’être fait souffler la définition, non fournie par l’Elysée. L’expression devant se suffire à elle-même, l’information complète et vérifiée attendra !
Les gourous des présidents de la République, dans leur souci de maîtriser l’agenda comme ils le disent, par un glissement incorrect de sens (mais, lui aussi repris par les journalistes) adorent imposer des petits mots pour détourner l’attention.
Mitterrand avait souhaité ‘’instiller’’ une dose de proportionnelle dans les scrutins, détournant un mot en usage en médecine et en pharmacie. Chirac avait opté pour un mot désuet, abracadabrantesque. Le succès était assuré.
Les Français ont cependant bien compris ce que signifie un confinement très serré ; ils ont immédiatement fait la liaison avec le petit noir commandé sur le zinc du café du coin, en arrivant au travail au petit matin : quand ils disent ‘’très serré’’, c’est qu’ils ont besoin d’un café très fort pour supporter une sale journée de boulot, pour faire face (quand ils ne sont pas en télétravail) à une hiérarchie insupportable.
Les journalistes perroquets, eux, n’auront pas besoin d’expliquer ; l’Elysée aujourd’hui n’est pas plus supportable que les hiérarchies au boulot.