Le gouvernement d’Emmanuel Macron est d’une arrogance démesurée et ses ministres d’un cynisme avéré. Leurs lois s’inspirent des méthodes d’Attila et de sa politique de la terre brûlée.

Par exemple, Elisabeth Borne avait cru utile de préciser, après la modification par le Sénat de la loi sur l’obligation du passe sanitaire, qu’il « ne faut pas laisser croire aux salariés qu’il ne peut pas y avoir de licenciement ». Les salariés et leurs syndicats avaient bien compris. Les avocats spécialisés en droit du travail aussi. Certains d’entre eux tentent cependant de faire croire que ce sera probablement marginal au prétexte que le salarié récalcitrant tombera sous le coup du droit commun du travail et qu’il faut une cause réelle et sérieuse pour justifier un licenciement à l’initiative de l’employeur.

Ces avocats ont seulement oublié un détail qui modifie le code du travail. Aujourd’hui, avec le passe sanitaire, la loi donne un nouveau pouvoir de contrôle à l’employeur en matière de santé et en dessaisissant la médecine du travail, dont on sait, d’ailleurs, qu’elle est remise en cause fondamentalement.

La réflexion est dédiée à ceux qui pensent encore que le code du travail interdit aux patrons d’avoir accès aux données médicales et que le secret médical concerne aussi les médecins du travail.

Autre exemple ; il concerne la presse, les journalistes et Roselyne Bachelot.

La ministre de la culture avait confié une mission à Laurence Franceschini à la suite du rachat de nombreux titres de presse magazine par Reworld Media. Les syndicats de journalistes avaient dénoncé la politique éditoriale d’un groupe qui prétend mélanger information, publicité et communication, et de se défaire des règles de la profession.

Les syndicats demandaient que les aides à la presse soient assorties de l’obligation de la présence de journalistes professionnels (donc protégés par le code du travail et la convention collective) dans toutes les rédactions.

Les journalistes avaient été rassurés par les propos de la ministre et par le rapport de la mission Franceschini. Mais, aujourd’hui, les syndicats déchantent. Roselyne Bachelot a oublié ses promesses ; le décret en préparation exclut l’obligation d’une équipe rédactionnelle à la presse technique et professionnelle (soit plus de la moitié des journalistes) au prétexte que le ministère n’a pas pour mission de contrôler les éditeurs, ni de s’immiscer dans leur modèle économique.

Toute ressemblance entre les deux exemples est évidemment fortuite. Pourtant…

Les patrons ne remercieront jamais assez Emmanuel Macron, qui en moins de cinq ans a bouleversé les règles sociales héritées de la Libération.