Ils sont plus de 230 économistes de diverses nationalités à avoir signé une déclaration adressée au secrétaire général de l’ONU et au président de la Banque mondiale pour les appeler à « lutter contre les inégalités extrêmes croissantes ». Joseph Stiglitz, prix Nobel, et Jayati Ghosh, professeur à l’université du Massachusetts sont à l’initiative de ce cri d’alarme, considérant que « les inégalités mondiales ont augmenté plus rapidement qu’à n’importe quel moment depuis la seconde guerre mondiale ».
Pour les éminents économistes l’objectif de développement durable pour réduire les inégalités, adopté en 2015 au sein de l’ONU, reste largement ignoré. Est-ce une surprise quand les gouvernements ultralibéraux sont de plus en plus nombreux et quand le gouvernement américain étend son ‘’soft power’’ grâce à la faveur de la guerre en Ukraine et ailleurs, sans se soucier un instant des problèmes climatiques ?
Estimant que « notre monde si divisé a si urgemment besoin aujourd’hui » de réduire les inégalités, ils demandent à leurs deux interlocuteurs se « saisir cette occasion pour soutenir des objectifs plus ambitieux et de meilleurs référentiels, tant pour la richesse que pour le revenu, ainsi que les parts salariales du revenu national (…) Cela enverrait un signal clair de notre ambition collective de forger un monde plus égalitaire ».
Il est encore permis de rêver, mais, hélas, le méprisant Emmanuel Macron, lui, ne rêve pas. Il appliquera son programme de casse des héritages du CNR jusqu’au bout. La déclaration des économistes du monde entier finira dans les panières à papier de l’Elysée, comme le rapport Borloo.
Les pauvres seront toujours plus pauvres et plus nombreux. Sauf si les pauvres, qui n’ont plus rien à perdre, se rebellent pour s’engager dans un nouveau mouvement social, plus déterminé encore que celui du refus de la réforme des retraites.