Agnès Pannier-Runacher ne connaît pas Maëlle, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau, non plus. Dans une démocratie réelle le cas de Maëlle ne serait pas imaginable. Mais nos deux ministres ne vivent pas dans le monde réel. Maëlle est étudiante à Sciences Po et elle est originaire de Mayotte. Elle s’est ouverte de sa situation sur TikTok et sur Brut : elle doit vivre dorénavant avec 100 euros par mois de bourse. Une misère.
A la suite de son message sur le réseau social, elle a recueilli d’innombrables témoignages de jeunes qui doivent arrêter leurs études parce que leurs parents ne peuvent pas subvenir aux besoins de leurs enfants étudiants.
Dans sa vidéo, Maëlle a laissé éclater sa colère : « On est en France, un pays où, normalement, on prône que tout le monde peut s’éduquer, que c’est possible, mais ce n’est pas vrai. Et surtout, j’ai envie que le débat sur les revenus des étudiants soit sur la place publique, qu’on en parle, qu’on fasse quelque chose, qu’on se bouge, qu’on informe tout le monde. »
Maëlle n’a pas prêché dans le désert et une cagnotte a été ouverte en ligne : 14 000 euros ont été récoltés. Touchées par tant de témoignages identiques au sien, elle a décidé de voler au secours de ses semblables : « Je voulais les aider, mais tu ne peux pas aider les gens un par un, parce que (…) j’ai plus d’une centaine de demandes, donc du coup, j’ai bien réfléchi et j’ai décidé de donner une partie de la cagnotte à des associations qui aident les étudiants dans des situations précaires, parce que je me suis dit que c’était la façon la plus juste de redistribuer. »
Maëlle est en situation de sobriété subie, mais elle est surtout en situation de solidarité active. Un coup de pied de l’âne à la précieuse ridicule !