Le député du Vaucluse, Julien Aubert, et le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale et député de l’Ain, Damien Abad, ont adressé un courrier au président Richard Ferrand pour demander la ‘’création d’une mission d’information sur les dérives intellectuelles idéologiques dans les milieux universitaires’’ (sic).

Dans leur courrier, les deux députés pointent deux phénomènes :

« L’importation depuis les Etats-Unis d’une ‘’cancel culture’’ ou culture de l’annulation qui désigne la volonté de réduire au silence dans l’espace public, tous ceux qui portent des paroles ou un comportement jugés ‘’offensants’’ et qui était notamment dénoncée par une vingtaine d’intellectuels dans une tribune publiée le 24 août dernier dans Marianne ; l’existence de courants ‘’islamo-gauchistes’’ puissants dans l’enseignement supérieur comme le déclarait M. Jean-Michel Blanquer sur Europe 1 le 22 octobre dernier. »

Ils poursuivent en demandant « un travail (…) tant afin d’analyser le niveau de pénétration de cette culture de l’annulation et de cet islamo-gauchisme dans le milieu universitaire, que pour rechercher les solutions qui pourraient exister pour y mettre fin. »

Avant d’aller plus loin, il faut souligner que les deux députés ont voté la loi dite de sécurité globale (tout comme Marine Le Pen, d’ailleurs).

Dans le Monde, Olivier Beaud, professeur de droit à l’université Paris-II-Panthéon-Assas, spécialiste des libertés universitaires, dénonce cette initiative : « Demander l’ouverture d’une enquête parlementaire sur ce qu’écrivent les universitaires ou sur leurs débats savants est inédit en France. Le seul précédent, c’était aux Etats-Unis avec le sénateur McCarthy, de sinistre mémoire. »

Emmanuel Macron a trouvé des relais pour alimenter sa dérive liberticide et pour mettre au pas le monde universitaire, véritable contre-pouvoir intellectuel aux idées libérales. La référence au maccarthysme d’Olivier Beaud est assassine pour la démarche des deux députés et pour la politique liberticide des Macron, Blanquer, Vidal et Darmanin.

Iront-ils jusqu’à exclure de l’université les professeurs et enseignants-chercheurs coupables à leurs yeux d’enseigner d’une façon critique la société et de ne pas se soumettre leur enseignement aux dogmes idéologiques du libéralisme ?