Ainsi on ne pourra plus ignorer ce qu’est la dysphorie de genre. Grâce à Arte et au très beau film de Sébastien Lifshitz, Petite fille.

Sasha, 7 ans, né garçon, se reconnaît comme fille ; elle est rayonnante comme une enfant de son âge. Mais d’une infinie tristesse quand la doctoresse Anne Bargiacchi, pédopsychiatre à l’hôpital Robert Debré, aborde avec elle le déni de l’école ou du conservatoire, qui se refusent à voir en Sasha une petite fille en se retranchant derrière l’état-civil.

Sébastien Lifshitz a filmé la famille de Sasha avec pudeur et empathie, avec beaucoup de délicatesse et de retenue aussi.

La mère de Sasha, Karine, est omniprésente (certains le reprochent au film) ; elle a fait de son combat celui de sa vie. Elle veut donner une vie apaisée à sa fille. Elle mène son combat avec opiniâtreté et elle bouscule les codes d’une société, ses préjugés, son intolérance. Avec toute la famille, elle ose affronter ceux qui se refusent à reconnaître cette particularité qui n’a rien d’une pathologie, comme l’avoue Anne Bargiacchi.

Arte a fait honneur à la télévision de service public en diffusant ce film d’amour en début de soirée.