Il est des rapprochements (fortuits ?) choquants. Les Echos, quotidien économique propriété de Bernard Arnault, a consacré un article aux plus pauvres (que le journal semble découvrir) et un autre aux ultra-riches (sans oser citer leur patron !).

Les Echos, donc, découvrent la lune, c’est-à-dire un phénomène de double pénalité, amplifié par l’inflation et que la journaliste résume ainsi :

« Etre financièrement sur le fil et donc subir des frais d’incidents bancaires ; habiter dans une zone où la voiture est indispensable et avoir une vieille voiture qui consomme beaucoup et tombe en panne ; ne pas pouvoir acheter de grosses quantités de nourriture en promotion et donc payer le prix fort ; habiter dans une passoire thermique et donc voir ses dépenses d’énergie flamber ; fonctionner avec des cartes téléphoniques prépayées… Etre pauvre, ce n’est pas seulement avoir un revenu très faible, c’est aussi payer un même bien ou service plus cher que le consommateur médian. »

Selon les auteurs de l’étude, la double pénalité à atteint 745 euros en 2023 pour les 10 % ménages les plus pauvres et 640 euros pour les 10 % juste au-dessus.

Pendant le même temps, les ultra-riches ont, selon une étude du réseau d’immobilier de luxe Barnes relayée par le quotidien, le patrimoine personnel moyen des super-riches s’élève à 77,7 milliards de dollars. Ils possèdent en moyenne 3,7 résidences différents pays, avions privés, hélicoptères, yachts, collections d’art, voitures de luxe valant plus de 200 000 dollars, etc.

Bernard Arnault et sa famille ont dû frémir en lisant ‘’leur’’ journal, osant dévoiler leur train de vie.

Les plus pauvres n’osent même pas imaginer le patrimoine des ultra-riches ; leur anxiété du lendemain ne leur permet pas de rêver.

Un ultra-riche peut dépenser 200 000 dollars dans l’achat d’une voiture de luxe et, nous informe Les Echos, le poids de la double pénalité pour les plus pauvres, soit 745 euros, représente « 12 semaines d’approvisionnement alimentaire en moyenne ».

Dans son programme, Gabriel Attal annonce vouloir prendre des mesures visant les plus pauvres ; Les Echos auraient pu au moins lui souffler que d’énormes sommes pourraient être prélevées sur les fortunes des ultra-riches et redistribuées aux plus pauvres.

Mais le mépris de classe est vraiment tenace aujourd’hui. On en veut pour preuve l’attitude des Echos et de Bernard Arnault qui fait fortune dans l’industrie du luxe.