Pour Macron et pour Le Maire, premiers de cordée. Mais pas pour tous les Français.
Je m’explique.
Le président de la République a voulu faire perdurer l’enthousiasme supposé du pays après les succès des Jeux olympiques et paralympiques. Il en a profité pour distribuer des breloques aux médaillés. Ainsi, il continue à glorifier les vainqueurs, oubliant au passage les autres participants qui n’ont pas eu la chance de terminer dans les trois premiers (ce qui n’enlève rien aux médaillés !).
La parade sur les Champs-Elysées pour faire oublier la pauvreté de nombreuses associations sportives dont les subventions ne permettront pas d’accueillir tous les jeunes (ou moins jeunes) qui affluent après les épreuves olympiques. La parade pour faire oublier la diminution du budget du ministère de la jeunesse et des sports. La parade pour faire oublier qu’il n’y a toujours pas de gouvernement. La parade pour faire oublier que l’élaboration du budget va réserver de mauvaises surprises aux plus pauvres. Les Jeux sont bien terminés, bonjour l’austérité.
Bruno Le Maire, lui, a osé réunir dans son ministère plusieurs centaines d’invités (tous de droite) pour leur dire : « Je pars. » Aux frais des contribuables.
Oser se glorifier d’une situation catastrophique que le ministre de l’économie et des finances laisse en héritage, quelle désinvolture, quelle impertinence !
On savait Bruno Le Maire imbu de sa personne, mais il a franchi une ligne rouge : il vient d’apporter la preuve qu’il se fiche des affaires publiques pourvu que ceux de sa caste soient préservés et puissent s’enrichir davantage.
Il part, Bruno Le Maire, mais pas n’importe où, en Suisse pour enseigner. Pauvres Suisses ! Il part, mais il a laissé entendre qu’il pourrait revenir.
Emmanuel Macron, Bruno Le Maire ont le goût de la fête et organisent des fêtes. Mais pas sans arrière-pensées.
Leurs fêtes sont autant d’injures adressées au peuple, pour qui chaque jour qui passe n’est pas une fête, mais trop souvent un cauchemar pour ceux, de plus en plus nombreux, qui se demandent ce qu’ils donneront à manger à leurs enfants.
Ernest Hemingway, reviens ; et montre-leur, à ces personnages peu reluisants, ce qu’est une fête, une vraie ! Une fête populaire comme celle de L’Humanité dont les chaînes de télévision de service public n’ont pas le temps de parler pour cause de parade sur les Champs-Elysées). Une fête où on partage de beaux moments de culture et de fraternité, mais où on débat aussi et où on parle du présent et de l’avenir. Avec pour horizon, les jours heureux.