On apprend aujourd’hui que le groupe du super-luxe de Bernard Arnault, LVMH, vient de racheter 1,3 hectares sur les 2 du Domaine Poisot à Aloxe-Corton pour 15,5 millions d’euros.
L’un des hommes les plus riches du monde vient de s’offrir trois grands crus du meilleur vin de bougogne, un blanc, le corton-charlemagne, et deux rouges, le corton-bressandes et le romanée-saint-vivant.
Déjà propriétaire des 8,66 hectares du Domaine des Lambrays à Morey-Saint-Denis, Bernard Arnault fait main basse sur les meilleurs vins ; le milliardaire signe des chèques sans s’inquiéter du nombre de zéros. Les petits vignerons (et même les plus grands) sont littéralement expulsés et subissent les caprices de ceux qui voient dans les grands crus une nouvelle source de profits.
Sur les coteaux, les petits propriétaires sont dépossédés de leur travail ancestral, faute de pouvoir suivre l’inflation du prix de l’hectare.
Charles Baudelaire a merveilleusement vanté ‘’L’âme du vin’’ :
« Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles : / « Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité, / Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles, / Un chant plein de lumière et de fraternité ! / Je sais combien il faut, sur la colline en flamme, / De peine, de sueur et de soleil cuisant / Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ».
Bernard Arnault se moque éperdument du travail ancestral du petit vigneron qui, en trimant durement, a engendré des grands crus. Aujourd’hui, le vin prestigieux est réservé aux premiers de cordée, aux ultra-riches, à ceux qui ne comptent pas et qui n’ont que mépris pour la fraternité et la sueur du vigneron.
Bernard Arnault n’est pas un poète comme Baudelaire. Juste un tiroir-caisse.
Ce n’est pas tellement glorieux ; amis lecteurs, vous en conviendrez.