La torpeur de l’été n’a pas stoppé la pandémie du coronavirus ; certains beaux esprits nous avaient annoncé que la chaleur le terrasserait plus facilement qu’un vaccin. Leurs fausses nouvelles ont rendu étrangement muets ces gens qui savent tout, avant tout le monde et se permettent de dire n’importe quoi, surtout à la télévision où ils adorent exposer leur modeste personne !

On ne se rend pas toujours compte des inepties déversées chaque jour dans les médias par ceux qui, à l’Elysée ou dans les ministères, pensent à notre place.

Le PIB de la France s’est effondré au deuxième trimestre de 13,8 %. Les citoyens s’inquiètent, mais pas notre ineffable ministre de l’économie qui estime que, si le résultat est meilleur qu’annoncé, « c’est la preuve que l’action politique est efficace ».

Quelle profondeur d’analyse et quel toupet d’essayer d’endormir le peuple des vacanciers ! Notre brillant économiste en chef n’a pas osé citer les chiffres du recul du PIB de l’Allemagne (10,1 %) et des Etats-Unis (9,5 %).

Le président de la République est prestement parti se réfugier à Brégançon ; cela lui évite d’avoir à commenter le piteux résultat de sa politique.

Avant de quitter l’Elysée, il a néanmoins profité du dernier conseil des ministres pour nommer 18 nouveaux préfets, procéder à 15 mutations et promouvoir de nouveaux directeurs d’administration centrale. Rarement remue-ménage n’aura été aussi important.

Inquiet de la tournure prise par les événements, Emmanuel Macron reprend en main les politiques de développement et d’aménagement du territoire. Il veut tout contrôler pour mener à bien ses réformes néolibérales. Le jour d’après sera pire qu’avant. Sans vergogne.

Il a pris le temps avant de goûter à la vie du fort de publier un communiqué pour saluer la mémoire d’Albin Chalandon, évidemment un ‘’grand serviteur de l’Etat’’.

Certes le défunt a été un jeune Résistant, mais, ensuite, il s’est surtout signalé par quelques affaires peu reluisantes.

Promoteur d’un habitat individuel, il avait lancé un programme de construction de 70 000 pavillons individuels, baptisés ‘’chalandonnettes’’. Les pauvres propriétaires ont vu leur acquisition se délabrer rapidement, mettant un terme au projet.

Plus tard, reconverti en homme d’affaires, il avait été propulsé Pdg d’Elf Aquitaine. Il s’était alors embourbé dans une affaire dite des avions renifleurs, dans laquelle Elf avait perdu énormément d’argent.

Cela n’a pas empêché ses successeurs de multiplier les éloges du grand homme.

En revanche, les soignants intérimaires n’auront pas droit aux mêmes égards ; ils ont été applaudis, qu’ils s’estiment donc heureux de leur sort. Pas si sûr d’autant qu’ils viennent d’apprendre qu’ils sont bannis du dispositif de prime exceptionnelle pour les personnels soignants.

Leur bannissement est scandaleux, quand il y a des milliards pour les entreprises privées. On reparlera sans doute après les vacances de cette mesure ségrégationniste.

Hors de France aussi, de nombreux politiques ont bien des tourments. Donald Trump, par exemple, est au plus mal. Il avait envoyé les troupes fédérales à Portland, dans l’Oregon, pour rétablir la loi et l’ordre dans une ville aux mains des gauchistes. Le résultat est pitoyable : les troupes fédérales sont contraintes de se replier pour être apparue comme un vecteur de l’arbitraire et du chaos.

Sa défaite est moquée. Et il s’enlise un peu plus dans les sondages. Alors, en cherchant bien il a estimé qu’il était nécessaire de repousser l’élection présidentielle prévue en novembre. Le subterfuge a aussitôt été dénoncé y compris par le camp des Républicains. Le Dieu pour lequel il prétend prier, ne l’a guère entendu

Cette modeste revue de presse n’est qu’un petit aperçu des événements qui secouent un monde de plus en plus fou, un monde capitaliste à bout de souffle, un monde de menteurs et d’affabulateurs. Un monde à rebâtir.