La chronique de Thomas Piketty dans le Mondedu jour est assassine pour Emmanuel Macron. L’économiste n’hésite pas à écrire : « On a coutume d’opposer Trump et Macron : d’un côté, le vulgaire businessman américain, aux Tweets xénophobes et climatosceptiques ; de l’autre, l’esprit européen éclairé, soucieux de dialogue des cultures et de développement durable (…) Mais si l’on regarde de plus près les politiques menées, on est frappé par les similitudes. Trump comme Macron viennent de faire adopter des réformes fiscales extrêmement proches, et qui, dans les deux cas, constituent une incroyable fuite en avant dans le mouvement de dumping fiscal en faveur des plus riches et des plus mobiles (…) Avec, à chaque fois, un argument supposé imparable : la masse des contribuables captifs et immobiles n’a d’autre choix que de bien traiter les plus riches, faute de quoi ces derniers auront tôt fait de quitter le territoire et de ne plus faire bénéficier de leurs bienfaits (emplois, investissements et autres idées géniales inaccessibles au commun). ‘’Job creators’’ pour Trump, ‘’premiers de cordée’’ pour Macron : les mots varient pour désigner ces nouveaux bienfaiteurs que les masses doivent chérir, mais le fond est le même. »
Quant au quotidien économique La Tribune, il nous apprend que « L’Allemagne se joue de la France ».Pourquoi ?
« Elle est belle l’Europe de la défense… Sans état d’âme, l’Allemagne a déchiré fin novembre les accords de Schwerin signés avec la France en 2002. Berlin a passé une commande de 400 millions d’euros au constructeur de satellites allemand OHB System pour la réalisation de deux satellites d’observation optique. « Pour l’administration française, c’est un coup de canif aux accords de Schwerin dans la défense », explique-t-on à La Tribune. Ces accords ont instauré entre Paris et Berlin un échange d’images optiques Helios et radars SAR-Lupe. Un « Yalta de l’observation spatiale » en quelque sorte, l’optique pour la France et le radar pour l’Allemagne.
« Ce système a permis à chaque pays de se spécialiser et d’éviter de dupliquer les moyens, la France fournissant les images optiques, l’Allemagne et l’Italie les images radars », avait précisé en juillet 2015 l’ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian (…) L’Allemagne justifie cette décision en expliquant que ces deux satellites seront utilisés par les services secrets allemands (BND) placés sous l’autorité de la chancellerie et non du ministère de la Défense allemand lié par les accords de Schwerin. La ficelle est grosse… et les Allemands se moquent bien une nouvelle fois des Français. Une habitude mais ils ont bien raison d’insister finalement puisque les politiques français encouragent avec beaucoup de naïveté et de romantisme la coopération franco-allemande. C’est donc un nouveau renoncement de la France face à une Allemagne puissante qui avance. Car avec ce programme, Berlin crée un nouvel acteur (OHB) dans l’observation optique qui va, dans le futur, concurrencer Thales et Airbus à l’export. Mais les politiques passent et les emplois… disparaissent. »
Cette chronique et cet article sont moins commentés que l’hommage à Johnny, rockeur et héros national.
Rappellera-t-on les racines populaires du rock’n roll, sa révolte puisée dans le contre-culture, illustrée dès 1954 par le film Graine de violence de Richard Brooks, dénonçant la société américaine de l’époque.
Depuis Graine de violence, la situation des pauvres et des réfugiés ne s’est pas améliorée ; elle se détériore. La rébellion contre un système de plus en plus cruel pour ceux qui n’ont rien, contre le système capitaliste n’a jamais été autant nécessaire pour renvoyer Trump, Macron et Merkel dans les poubelles de l’histoire.