La démocratie est en état d’alerte quand, pour deux types d’élections locales (régionales et départementales), le taux d’abstention est à un niveau aussi élevé (proche de 70 %) que celui d’hier.
Qui est responsable d’un fait aussi inquiétant ?
Les jeunes qui ne votent pas ? Les instituts de sondage qui se trompent lourdement ? Le Covid19 ? Le beau temps retrouvé ?
Le niveau d’argumentation des médias et des politiciens est proche du zéro absolu. N’ont-ils pas vu, les uns et les autres, que les deux types d’élections sont incompréhensibles : modalités de scrutins différents, le même jour, pour des territoires différents et, souvent, en décalage avec les lieux de la vie quotidienne.
Mais, surtout, ces élections ont vu des partis se présenter ici avec d’autres partis sur un programme, auxquels ils s’opposaient là avec un autre programme. Le brouillage était évident pour des électeurs en recherche de repères.
Le macronisme, ni de droite, ni de gauche, paraît-il, a fait le reste en déboussolant particulièrement les plus jeunes et les moins avisés des citoyens.
Au bout du compte, ces élections sont le reflet de la décomposition du paysage politique, qui se traduit par un rejet aussi massif de l’offre par des élus et candidats qui ne savent plus (ou ne veulent plus) répondre à l’attente de citoyens dont les préoccupations quotidiennes sont ignorées superbement.
Et la gauche ne se comporte pas tellement mieux que la droite !