La rubrique économie du quotidien vespéral, Le Monde, exulte :
« L’année 2021 restera un millésime d’anthologie pour les banquiers d’affaires. Pour la première fois, le marché mondial des fusions-acquisitions a passé la barre des 5 000 milliards de dollars (4 410 milliards d’euros), atteignant un montant total de 5 650 milliards de dollars selon Dealogic. Le précédent record de 4 550 milliards de dollars datait de 2007, année funeste. »
La France n’est pas restée en marge de cette fièvre concentrationnaire :
« Les ‘’deals’’ impliquant des entreprises tricolores ont atteint 133,6 milliards d’euros (+ 19 %), un record depuis 2006. »
Les fonds d’investissement sont les principaux acteurs du phénomène ; ils ont participé à 27 % des fusions-acquisitions, selon Dealogic, cité par Le Monde. Ils sont à la recherche permanente de dividendes importants au point d’être à la tête de sommes colossales qu’ils ne savent pas où investir. Ces sommes dormantes, appelées ‘’poudre sèche’’ (non investies elles ne rapportent pas), ont atteint plus de 2500 milliards de dollars ; ce qui fait dire à Florence Haas du cabinet Bredin Prat :
« Les fonds d’investissement ont réalisé des levées record et ont absolument besoin d’investir. Même si quelques actifs ont été retirés de la vente ces derniers mois car les valorisations proposées ont été jugées insuffisantes par les vendeurs dont les attentes de prix sont très élevées, un rythme soutenu de transactions devrait être maintenu en 2022. De nombreux processus vont d’ailleurs commencer en tout début d’année. »
Les grands groupes, les investisseurs et, donc, les riches ont traversé la pandémie du Covid19 sans encombre. Les affaires continuent. Très allègrement.
Imagine-t-on ce qu’on pourrait réaliser dans le monde avec une ‘’poudre sèche’’ de 2500 milliards de dollars ? Eradiquer la pauvreté, investir dans les pays émergents pour éviter l’exil de masse, vacciner dans tous les pays en libérant les brevets, etc.
Loin de tout cela, notre président de la République (qui, rappelons-le, ne voulait plus voir de sans-abri dès la première année de son quinquennat) préfère insulter les citoyens et les emmerder, s’en prendre aux libertés fondamentales, privatiser les services publics ou en réduire les budgets. Bref, assumer son ultra-libéralisme.
Le monde de la finance est fou ; citant toujours Dealogic, on apprend que « les recettes perçues pour conseiller un rachat ou garantir une augmentation de capital ont atteint un montant record de 128 milliards de dollars, en hausse de 39 %. »
Le système financier de l’ultra-libéralisme opère en boucle. Pour le bonheur de quelques milliardaires seulement. Scandaleux !