L’année 2021 a été un millésime d’anthologie pour les banquiers d’affaires, selon Le Monde. « Tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin (Voltaire, Candide). » Dans le monde de la finance, il n’y a pas de fin. L’année d’anthologie à peine effacée, le cabinet d’analyse et d’information économique IHS Markit (qui a fusionné avec Standard & Poor’s en 2020) annonce que l’année 2022 sera encore un bien meilleur millésime.

Pour IHS Markit donc, la distribution de dividendes devrait dépasser les 2000 milliards de dollars cette année et retrouver les niveaux d’avant la crise de 2008 (2094 milliards).

Les grands d’investissement comme Vanguard ou BlackRock sont ravis et tous les boursicoteurs du monde entier font la fête ; une fête permanente en somme.

Le monde de la finance n’arrête pas de battre des records : 1460 milliards de dividendes ont été distribués distribués en 2021, l’augmentation en 2022 sera dingue : environ 37 %.

La finance et les riches sont en extase, imperméable à la situation de milliards de femmes, d’hommes et d’enfants qui crèvent de faim sur la planète. La situation des pauvres n’est pas dans leurs préoccupations.

Les pauvres aussi battent des records : ils sont de plus en plus nombreux. Et les résultats extraordinaires ne ruissellent toujours pas !

Les dividendes vont couler à flot en raison des profits records des grands groupes et des grandes entreprises, au détriment des salaires et des conditions de travail. La finance dicte la loi du fric aux politiques, n’hésitant pas à délocaliser dans des pays à bas coûts et les pressant à réduire le statut social des salariés, etc. Je ne détaillerai pas ce qui est de mieux en mieux perçu par ceux qui n’ont rien.

L’information sur le nouveau record attendu des dividendes est connue le jour où sur les écrans français sort le film d’Emmanuel Carrère, Ouistreham, adapté du livre formidable de Florence Aubenas (Le Quai de Ouistreham), qui s’était travestie en femme de ménage, travailleuse précaire, sur les ferries du port de la cité du Calvados.

Il y a un monde entre ces femmes surexploitées, harassées, usées précocement, mais admirables et les financiers inhumains ; un monde fou et scandaleux.