L’information était d’une importance extrême et ne pouvait attendre ; de plus, elle était exclusive : elle valait bien une ‘’alerte’’ en pleine soirée : « Historique, inédit… La France a exporté pour 27 milliards d’euros d’armements en 2022 ».

Comment peut-on se réjouir de voir la France être parmi les agents d’un réarmement mondial de tous les dangers ?

Que Dassault vende 80 Rafale aux petits Emirats arabes unis (EAU) est, selon le ministère des armées, « historique et exceptionnel » mais inquiétant et imbécile pour un citoyen normalement constitué d’un pays où souffle encore l’esprit des Lumières. La Grèce, elle, a acheté 6 de ces avions de combat alors que la foule gronde en voyant le pays livré aux feux et sans moyens suffisants pour lutter contre des incendies qui ravagent tout sur leur passage. Les Rafale n’éteindront pas les feux, mais pourront un jour semer la mort.

Quand le ministre, Sébastien Lecornu, ose déclarer : « l’armement français n’est pas seulement apprécié au travers du Rafale, qui avec ses armements contribue très largement à ce chiffre, il s’impose comme une référence mondiale dans un large spectre capacitaire : missiles, frégates, sous-marins, artillerie, hélicoptères, radars, satellites d’observation », la colère m’envahit. Le mot paix a disparu du dictionnaire et le gouvernement préfère le commerce des armes aux exportations de biens dits de première nécessité quand la pauvreté gagne du terrain chaque jour.

Quand M. Dassault pavoise en affichant ses résultats financiers, c’est que le monde est malade.

Jean Ferrat, reviens et chante comme tu savais si bien le faire : « Nous ne voulons plus de guerre/ Nous ne voulons plus de sang/ Halte aux armes nucléaires/ Halte à la course au néant/ Devant tous les peuples frères/ Qui s’en porteront garants/ Déclarons la paix sur terre/ Unilatéralement. »

Honte aux bellicistes !