La société s’enfonce dans la crise, profonde ; les inégalités se creusent et la pauvreté fait de nouvelles victimes chaque jour, avec son lot de drames cachés et tus. Parallèlement, la société devient plus conflictuelle. La valeur de tolérance s’effondre avec, semble-t-il, la maturité intellectuelle, largement obérée par les informations et prétendus débats qui se multiplient sur les chaînes de télévision (et ailleurs, hélas).

L’intolérance insupportable envers les immigrés des racistes et fascistes de plus en plus nombreux ne se cache même plus ; elle est assumée par ceux qui cherchent l’audience qui attirera la publicité et la reprise par d’autres médias. Les insultes pleuvent en direct ; elles se manifestent dans des diatribes agressives et violentes. On peut y voir un échec de l’éducation et d’une résurgence des instincts primaires de l’individu. Mais on ne doit pas s’en satisfaire. On est pris de rage quand on apprend qu’une jeune femme, belle, intelligente, Rokhaya Diallo, a été insultée par une auditrice de Sud Radio parce qu’elle a, à ses yeux, le tort d’avoir la peau noire ; on est en colère quand une seule ministre, celle de la culture, s’indigne et que Marlène Schiappa reste muette.

Les insultes visant April Benayoun proférées par des antisémites qui se cachent derrière unpseudonyme au prétexte qu’elle est juive sont également insupportables.

Le racisme et le fascisme ne doivent pas continuer à gangréner notre société, au mépris de toutes les luttes pour une vraie France plurielle et laïque. Mais tant que des énergumènes comme Zemmour, pour ne parler que de lui, continueront à sévir sur tous les médias de la droite franchouillarde, ceux qui rêvent d’une France monocolore et catholique trouveront un terrain favorable.

Nos gouvernants sont en accusation. Le racisme est un délit et le fascisme une monstruosité. La Tribune de Genève publie aujourd’hui une sentence qui grandit la Confédération helvétique. Un homme de quarante ans qui se définit comme raciste, xénophobe et antisémite et qui se défoule sur un site Internet et son compte Twitter, a été condamné à 160 jours de prison ferme. La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) qui avait signalé cet individu, s’est félicitée de la sentence : « Face au racisme, l’antisémitisme et la discrimination, la tolérance zéro est de mise pour les quelques activistes tels que celui qui vient de faire l’objet d’une condamnation

En France, Eric Zemmour, lui, a été condamné pour provocation à la discrimination raciale en 2011, à la provocation à la haine religieuse envers les musulmans en 2018, pour injure et provocation à la haine envers les musulmans en 2020, à de simples amendes. Et il peut continuer à mentir en direct.

Vive la Suisse !