Selon la Commission de régulation de l’énergie, les concurrents d’EDF ont demandé que la société nationale leur livre plus d’électricité nucléaire à bas prix (et, surtout, moins chère que le coût de production), qu’ils revendront ensuite à leurs abonnés à un prix moins élevé que celle-ci.
Un esprit normalement constitué comprend qu’EDF vend de l’électricité à perte et permet à ses concurrents d’exister encore à coup de dumping. Quelle belle démonstration de l’ineptie de l’économie libérale et de l’incohérence des politiques de la Commission européenne !
La quantité d’électricité ‘’peu chère’’ vendue par EDF était limitée à 120 térawattheures (TWh) par an ; ce plafond a été relevé de 100 à 120 TWh le 1er avril dernier sur injonction de ministre de l’économie Bruno Le Maire qui souhaitait ainsi permettre de limiter l’augmentation du prix payé par les utilisateurs. Les abonnés aux concurrents d’EDF ont pu apprécier le résultat !
Aujourd’hui les concurrents d’EDF exigent la livraison de 148,30 TWh en 2023, soit 67,43% de sa production. Une perte de trésorerie estimée aux environs de 8 milliards d’euros par des dirigeants d’EDF qui éprouvent des difficultés à comprendre cette politique de ‘’gribouille’’ qui contraint une entreprise où l’Etat est actionnaire majoritaire à s’endetter davantage pour favoriser des entreprises privées au nom d’une concurrence libre et non faussée. En l’espèce, la concurrence n’est pas libre, mais elle est bel et bien faussée.
On ne comprend rien à ce jeu de la concurrence, mais, en revanche, on comprend aisément pourquoi nous sommes de plus en plus nombreux à nous écrier : « A bas le libéralisme ! » Macron et son gouvernement, eux, semblent très satisfaits ; mais ils n’entendent pas la colère qui gronde.