Ils sont frères ennemis mais si farouchement opposés qu’ils ont entretenu des guerres sanglantes, faisant des millions de victimes au cours des siècles ; ils traitent l’autre d’hérétique et chacune de leurs paroles déclenchent des controverses infinies ; bref, qu’ils soient catholiques, islamistes ou juifs, qu’ils croient en Dieu, Allah, Elohim, Yavhé ou Jéhovah, ils s’invectivent et dénoncent les blasphèmes pour mieux asservir les peuples.
Tous ont leurs fondamentalistes, très violents, toujours agressifs pour défendre des dogmes rétrogrades. Les guerres de religion n’appartiennent pas au passé, hélas, et les plus indécritables des croyants sont encore prêts à n’importe quoi pour entrer au paradis.
En Iran, les ayatollahs avaient imaginé et institué une police des mœurs, avec ses patrouilles où des femmes vêtues d’un tchador s’immisçaient dans les affaires privées, les fêtes de famille et tous les rassemblements sociaux pour imposer le port d’un voile dit islamique, avec force détails sur la façon de le porter selon les codes vestimentaires des seules femmes. Au nom d’Allah et du Coran, revu et interprété.
Le dieu de toutes les religions est un problème.
De jeunes femmes viennent de perdre la vie pour avoir voulu s’émanciper et c’est tout le régime des ayatollahs qui vacille. Ceux-ci ont fait annoncer par le procureur général iranien la suppression de la police des mœurs, mais il y a eu trop de mort et trop de répressions pour que les jeunes Iraniennes (et les jeunes Iraniens) s’en contentent. Le peuple d’un pays qui fut un berceau des civilisations ne veut plus des vieillards imposant leur lecture rétrograde de leur religion.
Cette rébellion de la jeunesse iranienne est réconfortante ; elle peut être un point de départ pour s’émanciper de toutes les religions récusant la laïcité des Etats. Et permettant chez nous de pourfendre ceux qui se revendiquent de l’héritage judéo-chrétien pour mieux entraver l’accueil de l’étranger.