Si Dieu existe, ce qui n’est nullement prouvé, mais là n’est pas le sujet, c’est lui qui, assurément, a rappelé Monseigneur Gaillot auprès de lui.  Dieu, donc, a voulu mettre fin aux tourments de cet homme bon, toujours prêt à voler au secours des pauvres et des opprimés, plus proche de tous les progressistes du monde que des légions chrétiennes traditionnalistes.

On imagine aisément qu’un homme comme Jacques Gaillot a dû souffrir dans son corps et dans son âme en apprenant qu’un petit élu du Texas pouvait attenter au droit pour les femmes de se faire avorter. Ou qu’un ramassis d’obscurs élus dits Républicains avaient osé déposer (et fait adopter au Sénat) une loi inique intitulée ‘’pour une école de la liberté, de l’égalité des chances et de la laïcité’’, alors que ses articles ne visent qu’à élargir le fossé entre l’école des nantis (les établissements privés, catholiques de préférence) de l’école des pauvres (l’école publique, obligatoire, gratuite et vraiment laïque).

Jacques Gaillot devait être honteux en observant les méfaits d’un Vincent Bolloré, porte étendard de la bonne conscience catholique toujours flanqué d’un confesseur, traditionnaliste, le père Gabriel Grimaud, qui n’a assurément pas fait voeu de pauvreté en acceptant les subsides et les largesses d’un homme aussi peu chrétien envers les autres.

Monseigneur Gaillot a sans doute apprécié le soulèvement du peuple contre la réforme des retraites, car il savait combien la détérioration des conditions de travail ‘’casse’’ les corps des salariés, combien la précarité plonge les femmes dans l’angoisse.

Le saint prêtre est parti sans pouvoir dire tout le mal qu’il pensait d’un ministre, Gérald Darmanin, qui couvre les bavures de la police et fustige la Ligue des Droits de l’Homme sans vergogne. Alors que lui n’était que bonté

Les milieux prétendument catholiques, mais foncièrement réactionnaires, ont multiplié (et multiplient encore) les actions de lobbying pour accélérer le retour à un ordre moyenâgeux où le curé faisait la loi, sous le regard attentif des hobereaux libidineux et fainéants. Et l’inquiétude grandit de voir ce déferlement de bigots et de bigotes agitant leur crucifix comme pour justifier leurs vilénies attentatoires aux libertés fondamentales. Et si proches des instances de pouvoir.

Si Dieu existe, je ne sais pas ce que Jacques Gaillot lui aura dit en arrivant auprès de lui. Si engagé dans tous les combats pour la dignité humaine et la solidarité, il aura très certainement présenté un cahier de doléances épais et bien rempli. Il lui aura sans doute demandé aussi de rappeler les légions dites chrétiennes à plus d’humanité.

Si Dieu existe…