La Ligue des droits de l’homme (LDH) a fait l’objet de toute les attentions de Gérald Darmanin puis d’Elisabeth Borne. Les accusations portées à l’encontre d’une association née en pleine affaire Dreyfus sont graves et inquiétantes.
Le président de la LDH a répondu avec beaucoup de talent dans une longue interview parue dans le Monde ; comme beaucoup de citoyens, Patrick Baudouin, avocat spécialiste de la justice pénale internationale, a « quelque peu honte pour notre pays, qui glisse progressivement vers les régimes illibéraux ».
Ses réponses condamnent la pitoyable opération de communication d’un ministre de l’intérieur qui ne sait plus comment justifier le recours à la force (et ses dérives) face à une mobilisation sociale aussi importante.
Le président de la LDH a aussi fait part de ses inquiétudes à propos des libertés fondamentales :
« Les libertés publiques en France sont en péril. Vraiment. Depuis les attentats de New York en 2001, tous les pays, y compris démocratiques, ont adopté progressivement des législations de plus en plus répressives, des législations d’exception au nom de la lutte antiterroriste. On a rogné insidieusement les libertés, d’état d’urgence en état d’urgence. Je crois qu’il n’y a pas suffisamment de prise de conscience de ce glissement vers des pertes de libertés essentielles. Quant à nous, nous continuerons nos actions. La chaîne CNews affichait récemment : « La Ligue des droits de l’homme, ennemi de l’Etat ? » Non, la Ligue des droits de l’homme est une amie de l’Etat de droit. »
La réponse est digne, forte ; elle est un superbe réquisitoire contre le glissement de la politique de Macron vers un régime autoritaire, sans foi, ni loi. Elle est un appel à la Résistance face aux dérives liberticides du pouvoir.