Hier, je rappelais que la peste brune faisait peser un grave danger sur la démocratie et sur notre peuple. Hélas, en voici une autre preuve.

Les fachos se sentent pousser des ailes et ils osent tout, quand Emmanuel Macron ne dit rien d’une vidéo appelant au meurtre, ne dit rien quand des généraux félons appellent à la sédition, ne dit rien quand un ministre de l’intérieur vient soutenir des syndicats de policiers mettant en cause la justice devant l’Assemblée nationale.

Le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire, dissous le 3 mars, relève déjà la tête et ose se baptiser Association de soutien aux lanceurs d’alerte (ASLA), entretenant la confusion pour tenter d’éviter le risque d’être poursuivi pour reconstitution de ligue dissoute.

Dans sa déclaration préfectorale, l’ASLA prétend vouloir « soutenir moralement, matériellement et financièrement les lanceurs d’alerte ». Tous ? Sans doute pas ceux qui dénoncent la chasse aux immigrés, aux profits des oligopoles financiers. Le site de Télérama révèle que l’un des dirigeants de ce groupuscule s’exprimant dans L’Incorrect, le journal de la mouvance de Marion Maréchal, promet de « révéler toutes les censures sur l’immigration et l’islamisation ». C’est clair et les dirigeants n’ont pas tardé à dévoiler leurs véritables ‘’missions’’ au nom des valeurs traditionnelles de la droite la lus réactionnaire.

Jean-Philippe Foegle, coordinateur de la Maison des lanceurs d’alerte, est atterré mais reconnaît que « Ce n’est guère surprenant, dans la mesure où cela fait plusieurs mois que Damien Rieu, le leader de ce groupuscule, se définit lui-même comme lanceur d’alerte. Il s’agit néanmoins d’une manœuvre détestable : après sa dissolution, ce groupuscule va utiliser à des fins politiques le crédit du terme de lanceur d’alerte pour redorer son propre blason, au détriment de celle et ceux qui perdent leur emploi et leur santé pour avoir agi dans l’intérêt général. C’est abject. »

La coprésidente de la même Maison, Nadège Buquet, dénonce le brouillage des codes pour « rendre acceptable et commun un discours qui, pourtant, est d’une extrême violence sur le fond. »

Les vrais lanceurs d’alerte ont été poursuivis, souvent condamnés et même emprisonnés. Leurs ‘’crimes’’ n’étaient ni racistes, ni anti-islamistes ; ils dénonçaient les turpitudes du système capitaliste. Rien à voir avec les identitaires, donc, qui usurpent une lutte citoyenne.

Qu’attend le gouvernement pour mettre en œuvre la loi de reconstitution de ligue dissoute et pour protéger les vrais lanceurs d’alerte ?