Si Serge Hefez avait réagi vivement à la suite de l’entretien accordé par Aurore Bergé à La Tribune dimanche, la première réunion de la commission scientifique sur la parentalité a viré au fiasco pour la ministre.

Trois membres sur les 25 qui la composent ont déjà démissionné avec fracas : la sociologue Claude Martin, la directrice de recherche au CNRS Agnès Martial et la sociologue de la famille Irène Théry, ont signé un texte commun en réaction au rôle que la ministre voulait faire jouer à la commission, défini dans le quotidien du dimanche.

Le Monde rapporte la position des trois démissionnaires selon Irène Théry : « Agnès Martial, Claude Martin et moi sommes arrivés avec un texte expliquant les raisons de notre démission. Nous avons regretté que les travaux à venir soient placés sous l’égide de méthodes répressives », déplorant « la confusion faite entre les politiques et les chercheurs ». Les trois spécialistes se disent effarées et interrogatives en apprenant qu’Aurore Bergé réalisait en parallèle un « tour de France de la parentalité ».

Agnès Martial précisait dans Le Monde : « J’ai été sollicitée il y a quelques semaines pour participer en tant que scientifique à ce qu’on m’a présenté comme une réflexion de fond sur la parentalité, avec l’objectif de dépasser les discours stigmatisants actuels sur ce qu’on appelle en ce moment les parents défaillants. Et on a appris hier par voie de presse que le gouvernement avait déjà un projet, avec des annonces au contenu opposé à celui pour lequel je m’étais engagée. »

Quand les méthodes d’Emmanuel Macron appliquées par Aurore Bergé tournent au cauchemar. Et quand des scientifiques ne veulent plus se faire dicter le prêt-à-penser sécuritaire et jouer les potiches.

On attend le rétropédalage de la ministre ou sa démission après un tel camouflet.