Macron et son gouvernement sont aux abois face à la situation sociale et aux gilets jaunes, à laquelle ils n’apportent qu’une seule réponse : la répression.

Quand Edouard Philippe sort un nouvel arsenal législatif, une prétendue loi anticasseurs, sur TF1 qui a mis gracieusement à sa disposition le journal le plus regardé d’Europe, certains boutefeux trouvent le premier ministre trop mou. Pas assez radical.

Le plus osé dans la surenchère a été Luc Ferry, éphémère ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche de Raffarin de 2002 à 2004.

Notre homme, imbu de lui-même, toujours prompt à faire parler de lui et qui se veut éditorialiste (L’Evénement du Jeudi, L’Express, Le Point, Challenges, Le Figaro), très à l’aise dans les milieux de la bonne bourgeoisie (il est membre du comité prospectif de Vivendi), est aujourd’hui chroniqueur sur Radio Classique, la radio du milliardaire Bernard Arnault.

Lundi, sur cette antenne, il a proféré des paroles inquiétantes et monstrueuses à propos des gilets jaunes : « On ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin aux violences. Quand on voit des types qui tabassent à coups de pieds un malheureux policier… qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois, écoutez, ça suffit ces nervis d’extrême-droite et extrême gauche ou des quartiers qui viennent taper des policiers ». 

Ses amis, s’il en a, ont sans doute été sidérés et ont appelé l’ex-ministre, ancien professeur de philosophie (mais pourfendeur de Bourdieu, Lacan, Derrida ou encore Foucault) à se reprendre. Il a donc tenté de faire oublier cet appel au meurtre. Il a envoyé un « tweet » mardi à 18h25, plus mesuré : « Je n’ai évidemment jamais appelé à tirer sur les gilets jaunes dont je défends le mouvement depuis l’origine. Je demande simplement que les policiers puissent se servir comme ils le demandent de leurs armes NON LÉTALES quand CERTAINS cherchent carrément à les tuer. Clair ? »

On remarquera qu’il a attendu plus de 24 heures pour atténuer les mots de sa chronique sur Radio Classique et qu’il est vraiment culotté de se présenter comme un défenseur du mouvement des gilets jaunes.

Armes non létales quand plusieurs manifestants (et même des journalistes) ont été gravement blessés par des tirs de « flashball » ?

Notre philosophe, qui se complait dans les « fromages » de la république, a montré son vrai visage. Mais il permet de comprendre où est la vraie violence.