La guerre est déclarée contre l’audiovisuel public. Hier sournoise, aujourd’hui la grosse artillerie est sortie. Emmanuel Macron qui a toujours eu un discours belliciste, a reçu désormais le renfort de toutes les sensibilités de la droite, sur un fond de magouille politicienne.

Les deux groupes Républicains et Renaissance se sont partagés la tâche pour rédiger le rapport de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’avenir de l’audiovisuel public. Les conclusions et le projet de loi sont une attaque en règle contre le service public.

Quand les propositions des deux députés répondent aux demandes de l’Association des chaînes privées (ACP) qui regroupent TF1, M6, Canal+, Altice, BFMTV et RMC, il n’y a aucun hasard. Et le président de la République y prête une attention très particulière. L’entente entre les patrons des chaînes privées et l’Elysée est parfaitement cordiale !

Quand les deux groupes Républicains et Renaissance font cause commune pour réduire le service public de l’audiovisuel, il s’agit d’une nouvelle manifestation du rapprochement accéléré des droites sur un ensemble de dossiers, notamment sur l’immigration, avec, en perspective, une alliance de plus grande ampleur. Gérald Darmanin en avait rêvé, les députés la lui offrent sur un plateau.

L’ARCOM, pour étoffer un dossier mal ficelé, a apporté sa pierre en dénonçant certains manquements dans les programmes de France Télévisions, spectacles vivants, diversité en matière de fiction française et « cannibalisation éditoriale » !

Le service public n’est pas exempt de critiques, mais en l’affaiblissant, il s’agit pour les uns et pour les autres de favoriser le privé, c’est-à-dire les grands groupes, et de limiter son offre éditoriale, notamment dans le domaine de l’information.

Ceux qui ont déclaré la guerre au service public préparent l’accroissement de l’asservissement des citoyens, le privé vendant du temps de cerveau disponible aux chaînes comme TF1 et à leurs annonceurs et offrant des spectacles de divertissement aussitôt oubliés, dénués de toute invitation à la réflexion sur la marche du monde.

Le danger est là ! Le projet de loi est prêt, à la veille des vacances. La manœuvre est grossière comme celle qui a empêché les députés de voter la loi sur la réforme des retraites.

Radio France a pris les devants et censure à tour de bras. Après Charline Vanhoenecker et l’impertinence de son équipe, c’est l’information sur France Culture et France Musique qui est victime d’une reprise en main.

Le journal de 22 heures de France Culture et les journaux et flashs d’information de France Musique disparaissent de la grille.

Les salariés de France Musique, atterrés, y voient une volonté de faire taire une rédaction qui « apportait une couverture particulière de la crise de la culture » et ceux de France Culture ont du mal à accepter les arguments de la direction qui prétend vouloir renforcer la singularité éditoriale de la chaîne.

Macron nous rejoue « Main basse sur l’information » !