Denis Kessler vient de décéder. Comme d’habitude on salue, surtout à droite, le grand patron de SCOR, le rénovateur du MEDEF, l’organisateur de l’université d’été du patronat et l’artisan de la ‘’refondation sociale’’ ; bref, il est couvert de louanges.

Sauf dans les (vrais) milieux syndicalistes. Cet ami de Nicole Notat n’hésitait pas à avouer à la sortie d’une ces universités d’été du MEDEF : « C’est gagné. Nous avons réussi à porter et à faire vivre le débat sur le rôle de l’entreprise et de l’Etat. Désormais, c’est par rapport à nos thèses que chacun se détermine. »

C’était un Croisé, digne de la droite la plus réactionnaire. Ce farouche partisan du marché et de la ‘’concurrence libre et non faussée’’ ne se cachait pas et affichait hardiment ses ‘’missions’’. En 2007, dans Challenges, il déclarait :

« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

Il disparaît, sa mission quasiment accomplie, même s’il reste encore des acquis sociaux à défaire et auxquels Emmanuel Macron s’est attaqué.

Les ‘’vrais’’ syndicalistes ne lui rendront pas hommage.