Aujourd’hui, le président de la République reçoit au château de Versailles. Les services de l’Elysée ont inondé les médias de communiqués et de dossier de presse pour vanter les mérites d’Emmanuel Macron et de son ‘’Choose France’’, qualifié de sommet de l’attractivité du pays auprès des grands investisseurs et décideurs économiques ; ils seront donc 180 grands patrons à partager les agapes avec le président renouvelé, dans un décor royal, digne du compte en banque des invités.
On n’a pas pu échapper aux ‘’cocoricos’’ sur toutes les chaînes : en amont, l’Elysée a annoncé 14 projets d’investissement pour un montant de 6,7 milliards d’euros et la création de 3 000 emplois.
A ce rythme-là, la réindustrialisation de la France n’est pas pour demain, ni après-demain ; et on peut s’interroger sur le bien-fondé de l’afflux de capitaux étrangers (pour combien de temps ?) : où sont les capitaux tricolores ?
Le cabinet Kantar a été mandaté pour interroger un panel de décideurs économiques dans le cadre de la préparation de ce sommet. On ne s’étonnera pas que tous témoignent que l’attractivité de la France s’est améliorée au cours des cinq dernières années (vive le premier quinquennat de Macron) et qu’elle va encore s’améliorer dans les prochaines années (vive le second quinquennat). Les décideurs mettent en avant l’allégement de la fiscalité et la qualité des services offerts par les pouvoirs publics. Les salariés et les contribuables français apprécieront ainsi la politique d’Emmanuel Macron !
Pour Macron, la fête risque néanmoins d’être gâchée ; pas seulement par l’examen de la motion de censure du gouvernement déposé par la gauche, mais par les révélations dites des ‘’Uber Files’’ par le Consortium international des journalistes d’investigations (ICIJ) qui mettent gravement en cause le rôle joué par l’ex-ministre de l’économie, le même Emmanuel Macron, dans la dérégulation du marché des taxis pour favoriser l’implantation d’Uber en France. L’entreprise de transport de véhicules de tourisme avec chauffeur s’était heurtée aux refus du gouvernement, mais le jeune ministre aux dents longues s’était comporté comme un allié privilégié de la firme américaine, qui n’a pas manqué une seule occasion de le remercier.
Quand la start-up nation est vantée par les patrons et les investisseurs les salariés ont toutes les raisons d’être inquiets !