La cour d’appel de Paris vient de refuser l’extradition de dix citoyens italiens le 29 juin dernier sur la base du respect des principes fondamentaux du droit énoncés par la Convention européenne des droits de l’Homme, le respect de la vie privée et du jugement par défaut.
Ces dix Italiens, deux femmes et huit hommes, sont les militants d’extrême gauche qui ont commis des crimes de sang au cours de la guerre civile, les années de plomb, qui a fait rage dans la péninsule dans les années 1970. Le gouvernement italien les qualifiant de terroristes.
Le jugement de la cour d’appel est conforme à ce qu’on appelé la doctrine Mitterrand, refusant d’extrader des militants, réfugiés en France, parfaitement intégrés dans notre pays depuis 40 ans et ayant rompu avec l’action politique armée.
La justice française avait considéré leurs arrestations arbitraires et invoqué des mesures contraires au droit de la part de la justice italienne, notamment des interrogatoires hors de la présence d’avocats.
Rome n’a pas renoncé à l’extradition de ses ressortissants (Cesare Battisti en 2002 et Paolo Persichetti en 2002 ont été renvoyés dans leur pays et incarcérés) et a renouvelé sa demande en 2020.
Emmanuel Macron a prononcé à plusieurs reprises son opposition à la doctrine Mitterrand et avait qualifié l’arrestation des deux femmes et huit femmes de « moment historique ». Il vient de coonfirmer son désir de les voir jugés sur le sol italien, prétextant que la France n’avait rejeté que les demandes d’extradition de gens qui n’étaient pas impliqués dans des crimes de sang ; il a prétendu en mentant effrontément que les dix réfugiés étaient exclus de la doctrine Mitterrand.
Dès le lendemain de la décision de la cour d’appel, Macron a souhaité « voir si un recours en casation est possible » ou « s’il y a des vois juridictionnelles qui nous permettraient d’aller plus loin ».
C’est dans ce contexte que l’on a appris que le parquet s’est pourvu devant la cour de cassation. Macron a vraiment la rancune tenace et fait la preuve d’un acharnement intolérable.
La Ligue des Droits de l’Homme a dénoncé « cette immixtion scandaleuse du politique dans la justice française ».
En effet, qui est le juge en France ?