L’actuel président de la République (on ne doit pas oublier son nom, Emmanuel Macron) se prétend éminent, et à l’intelligence supérieure ; à l’en croire, il est le grand penseur politique actuel, en France, en Europe et même dans le monde, celui qui a su ne pas se faire écraser la main par Donald Trump. Il aurait ‘’révolutionné’’ le paysage politique en dépassant les clivages gauche-droite.

Il est en permanence en représentation ; bavard, il dispense à tout instant l’oral de l’ENA, sur tous les sujets. Bref, il est omniscient.

Voulant tout ‘’réformer’’, il voulait mettre fin aux pouvoirs de l’Assemblée nationale et du Sénat, où les débats interminables lui sont insupportables ; les ministres aussi ont été mis au pas et doivent demander l’autorisation pour s’exprimer, sous peine de s’attirer des remontrances et, parfois, des mises à pied, sans état d’âme.

Quand un consortium international de journalistes ose dévoiler quelques turpitudes et des conciliabules avec les pires patrons que la terre puisse imaginer, notre éminent homme d’Etat se fâche, arrogant comme à son habitude, et réagit en tentant de manier l’ironie. Exercice délicat pour qui n’a ni humour, ni esprit de dérision. Il n’a ni la malice de Mitterrand, ni la dérision de Chirac et ses saillies déchaînent les commentaires outragés.

A propos de ses liens avec Uber, quand il déclare : « Je suis très fier de ce que j’ai fait, du combat que j’ai mené (…)  Je le referais demain et après-demain (…) Je conçois tout à fait qu’on veuille s’attaquer à ma pomme, ça fait cinq ans et demi. Très sincèrement, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. », on peut et se doit d’être offusqués. C’est un brigandage. Pour lui, les rendez-vous secrets, les opérations de lobbying auprès des autres ministres, rien de plus démocratique ! Emmanuel Macron a une définition très particulière du pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Et quand on remarque que le dossier des ‘’Uber Files’’ revient dans le gouvenrement au ministre délégué à la transition numérique, Jean-Noël Barrot, dont la sœur cadette, Hélène Barrot, est directrice de la communication de l’entreprise technologique américaine pour l’Europe de l’Ouest, la seule réponse consiste à dire que le ministre devra se tenir à distance. Peut-on le croire ? Peut-on prendre cette mise à l’écart au sérieux.

N’oublions jamais le nom du président de la République, il se prétend éminent, mais il patauge dans une fange politicienne, qui a largement alimenté le boycott des urnes récemment. Quant à ceux qui l’ont élu, ils ne sont pas sérieux. Hélas.

Il porte une lourde responsabilité !