Voyou, raciste et opposé aux revendications des peuples indigènes, homophobe, anti-avortement, grossier, dangereux, opposé aux revendications des paysans sans-terre, partisan de la peine de mort et de la torture, partisan du port d’arme, partisan du libre marché et favorable aux privatisations, opposé aux aides sociales, partisan du courant BBB (Balle, Bible, Bœuf) et malgré tout évangéliste.

Jaïr Bolsonaro est un homme abject. Rien chez lui n’inspire la mansuétude, chacune de ses paroles provoque un profond dégoût. Le candidat à la présidence du Brésil a la nostalgie de la dictature qui, de 1964 à 1985 avait plongé le pays dans la répression et la pauvreté et fait des milliers de victimes. Et c’est cet homme qui a recueilli 49 millions de voix.

On se dit que ce n’est pas possible. Mais une telle situation s’est déjà produite aux Etats-Unis avec Trump, en Italie avec Salvini (et auparavant avec Berlusconi), en Pologne, en Hongrie, aux Philippines, etc.

Pour peindre le personnage Bolsonaro, voici un florilère de ses saillies :

«L’erreur de la dictature a été de torturer sans tuer. »

 A l’adresse d’une députée du Parti des travailleurs rendant compte des crimes commis par la dictature : «Elle ne mérite pas d’être violée parce qu’elle est très laide, ce n’est pas mon genre. Je ne suis pas un violeur, mais si je l’étais, je ne la violerais pas parce qu’elle ne le mérite pas».

Dans une interview à un quotidien en 2014, il déclare :«Ça me fait de la peine, le monde des entrepreneurs au Brésil, parce que c’est une disgrâce d’être patron dans notre pays, avec toutes ces lois du travail. Entre un homme et une femme, que va se dire un patron? ‘Cette femme a une alliance au doigt, dans peu de temps elle sera enceinte, six mois de congé maternité’ (…) Qui paiera l’addition? L’employeur.»

Lu dans Playboy en 2011 :«Je préférerais que mon fils meurt dans un accident plutôt que de le voir apparaître avec un moustachu».

Catholique, il s’est converti à l’Eglise évangélique en 2016 :«Dieu au-dessus de tous. Cette histoire d’État laïc n’existe pas. L’État est chrétien et que celui qui n’est pas d’accord s’en aille.»

La démocratie est en lambeau dans tellement de pays… Un sentiment de déréliction a fini par gangréner de nombreux citoyens, invités à n’être que spectateurs résignés ; ils se tournent vers les pires ennemis de la démocratie qui leur promettent un nouveau capitalisme et la liberté du marché, un ruissellement…Mais, aujourd’hui, c’est d’un changement radical dont nous avons besoin, prenant le contrepied de tous les mensonges déversés par des politiciens arrogants et méprisants, mais, surtout, défenseurs de la loi du marché.